La Suède compromet son adhésion à l'OTAN au profit des extrémistes

16:2431/01/2023, Salı
MAJ: 31/01/2023, Salı
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Des partisans de l'organisation terroriste PKK à Stockholm, capitale de la Suède. Crédit photo: IHA
Des partisans de l'organisation terroriste PKK à Stockholm, capitale de la Suède. Crédit photo: IHA

Alors même que la Finlande et la Suède souhaitent poser ensemble leur candidature à l'Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) en raison de la menace croissante de guerre et des problèmes de sécurité à leurs frontières, la Suède sacrifie son avenir dans ce processus au profit des extrémistes en fermant les yeux sur les provocations anti-Türkiye et les crimes haineux organisés dans le pays.

Anadolu dresse un état des lieux des développements depuis que la Finlande et la Suède ont demandé à adhérer à l'OTAN le 18 mai 2022 et de la situation actuelle concernant le mécanisme trilatéral entre la Türkiye, la Suède et la Finlande.


La Finlande et la Suède souhaitaient être incluses au sein du système de sécurité de l'OTAN afin d'éviter une invasion similaire à celle de la Russie en Ukraine, en raison de la guerre entre les deux pays qui a débuté le 24 février 2022.
Les deux pays nordiques ont décidé d'entreprendre ensemble des démarches à cet égard et ont déposé ensemble la demande d'adhésion à Bruxelles.

La Türkiye s'est toutefois opposée à leur adhésion à l'OTAN en raison de
leur soutien aux organisations terroristes PKK/YPG/PYD et FETO
. Ankara a exigé que des mesures concrètes et permanentes soient prises pour empêcher les activités des organisations terroristes qui menacent les citoyens turcs et la sécurité de la Türkiye, que les personnes recherchées ou condamnées pour terrorisme soient extradées et que les restrictions à l'exportation de produits de l'industrie de la défense soient levées.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a indiqué que ces deux pays, en particulier la Suède, soutiennent directement le PKK,
l'organisation terroriste que la Türkiye combat depuis des années
, en accordant l'asile politique à ses membres et en fournissant une aide financière. Erdogan a invité les dirigeants suédois à changer cette orientation.

C’est dans cette optique que la Türkiye, la Finlande et la Suède ont signé un mémorandum trilatéral lors du sommet de l'OTAN à Madrid le 28 juin 2022, après que les deux pays se sont engagés à répondre positivement aux attentes d’Ankara, et un mécanisme conjoint permanent a été établi dans ce contexte.

Dans le cadre de ce processus, les provocations anti-Türkiye organisées par des organisations terroristes en Suède et l'autodafé du Saint Coran ont toutefois amené à s’interroger sur le respect des engagements par la Suède.



À la suite des récents actes de provocation dans le pays, le Premier ministre suédois Ulf Kristersson a expliqué que
"des provocateurs tentent d'empêcher l'adhésion de la Suède"
. Le processus d'adhésion du pays à l'OTAN a été mis à mal par la tolérance des crimes haineux au nom de la liberté d'expression.

"Nous pouvons donner un avis différent sur la Finlande si nécessaire.
La Suède sera choquée quand nous donnerons un avis différent sur la Finlande. Mais la Finlande ne doit pas faire la même erreur"
, avait commenté Recep Tayyip Erdogan le 29 janvier. Cette sortie du président turc a ouvert la voie à la question de savoir si ces deux pays, qui se sont engagés ensemble sur la voie de l'OTAN, allaient poursuivre ce processus séparément.


Premier couac au sujet de Bulent Kenes, le fugitif du groupe FETO.


Suite au mémorandum trilatéral signé à Madrid en juin 2022, le processus d'adhésion des deux pays scandinaves devait progresser rapidement. Cependant,
le refus des autorités judiciaires suédoises d'extrader le fugitif du groupe FETO, Bulent Kenes
, le 19 décembre, a ralenti l'élan des négociations.

"C'est un développement très négatif. C'est notre attente la plus naturelle, et les obligations de la Suède et de la Finlande découlant du traité, de prendre des mesures supplémentaires conformément au traité trilatéral sur l'expulsion des personnes liées au terrorisme"
, avait décrié le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavuşoğlu, le 22 décembre 2022.

"Malgré les dispositions du mémorandum, la Suède reste un centre d'attraction pour les membres du groupe FETO et ils y poursuivent leurs activités. En fait, ils continuent à voir la Suède comme un pays attrayant. Ils savent que s’ils y vont, ils ne seront pas extradés, donc ils pourrons vivre confortablement et ne pas être tenus responsables des crimes qu’ils commettent."


Le président Erdoğan a quant à lui déclaré le 15 janvier :
"Leur système judiciaire a refusé d'expulser Bülent Kenes vers la Türkiye. Nous voyons souvent les manifestations du PKK dans leurs rues et nous les mettons en garde. Mais malgré tous ces avertissements, malheureusement, rien n'a été fait pour arrêter le PKK et le PYD dans leurs manifestations".

Insultes envers la Türkiye et le Président Erdogan en Suède


La provocation la plus marquante ayant entravé le processus d'adhésion de la Suède à l'OTAN, est survenue lorsqu'un groupe de partisans de
l'organisation terroriste PKK/YPG s'est rassemblé devant l'hôtel de ville historique de Stockholm, a suspendu une marionnette ressemblant au président Recep Tayyip Erdogan par les pieds à un poteau
devant le bâtiment et a partagé la vidéo de ce moment sur les médias sociaux.

Face à cette provocation, à laquelle le gouvernement et l'opposition turcs ont fermement réagi. Mustafa Sentop, le président du Parlement turc, a annulé la visite officielle en Türkiye de son homologue suédois, Andreas Norlen, prévue le 17 janvier.



Autodafé du Coran en Suède


Le dernier incident en date en Suède est l'autodafé du Coran.


Le 21 janvier, à Stockholm, la capitale de la Suède,
Rasmus Paludan, le leader du parti d'extrême droite danois Strict Direction, a brûlé le Coran devant l'ambassade de Türkiye à Stockholm
. L’acte s'est déroulé sous la protection d'un grand nombre de policiers.

Ankara a vivement réagi à la suite de cet acte en Suède, qui a été à l’origine de protestations en Türkiye et dans divers pays du monde.



"Il est clair que ceux qui ont causé un tel déshonneur devant l'ambassade de notre pays ne peuvent plus attendre aucune bienveillance de notre part concernant leur demande d'adhésion à l'OTAN"
, avait réagi Recep Tayyip Erdogan le 23 janvier.

Paludan a poursuivi sa provocation au Danemark le 27 janvier en brûlant le Coran en face de la mosquée et devant l'ambassade de Türkiye à Copenhague.



Les autorités suédoises ont dit ne pas approuver l'acte, mais ont fait valoir que la liberté d'expression existait dans le pays. La Türkiye a, elle, continué à souligner qu'une telle insulte à un lieu saint n'était pas seulement dirigée contre les musulmans mais constituait un crime de haine.


Le résultat de ces provocations a été le report de la réunion du mécanisme tripartite sur l'adhésion à l'OTAN.



Option d'adhésion sans la Suède


Contrairement à ce qui s'est passé en Suède, une atmosphère plus calme a prévalu en Finlande. Il convient de noter que
la Finlande a pris des mesures positives envers la Türkiye
.

La Finlande devrait envisager de rejoindre l'OTAN sans la Suède, a fait savoir le ministre finlandais des Affaires étrangères, Pekka Haavisto à YLE le 24 janvier.


Interrogé sur la question de savoir si la Finlande devait avancer au même rythme que la Suède dans le processus d'adhésion à l'OTAN, Haavisto a déclaré :
"Helsinki devrait repenser cette stratégie si nécessaire. Bien sûr, du point de vue de la sécurité des deux pays, c'est définitivement l'option numéro un".

Toutefois, après la sortie du président turc le 29 janvier indiquant qu’un avis différent pourrait être donné à la Finlande, les responsables suédois sont restés silencieux. Pekka Haavisto a souligné que la Suède était
"leur plus proche allié dans le domaine de la défense et de la politique étrangère"
et qu'ils souhaitaient entrer dans l'OTAN avec la Suède.

La Suède et la Finlande n'ont pas encore reçu l'approbation de la Hongrie et de la Türkiye pour l'adhésion à l’OTAN. L’adhésion est conditionnée par l'approbation des 30 États membres de l’organisation.


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