La droite revient au pouvoir en Nouvelle-Zélande

18:4414/10/2023, samedi
MAJ: 14/10/2023, samedi
AFP
Crédit photo: MARTY MELVILLE / AFP
Crédit photo: MARTY MELVILLE / AFP

Le gouvernement travailliste néo-zélandais, en difficulté depuis la démission surprise de l'ex-Première ministre Jacinda Ardern il y a dix mois, a concédé sa défaite samedi aux élections législatives face à une coalition de centre-droit.

Selon les projections, le Parti national et le parti ACT, formant une coalition de centre-droit, devraient obtenir 65 sièges, soit plus de la majorité des 120 sièges que compte le Parlement du pays du Pacifique sud.


Chris Hipkins, qui a remplacé Jacinda Ardern au poste de Premier ministre, a déclaré
"ne pas être en position de former un gouvernement"
et a félicité le chef de l'opposition Chris Luxon.

Le Parti travailliste, qui avait obtenu une victoire écrasante lors des dernières législatives en 2020, se dirigeait vers une défaite sévère avec une projection de 32 sièges.

Christopher Luxon, 53 ans, chef du Parti national et ancien PDG de la compagnie aérienne Air New Zealand, est largement pressenti pour lui succéder.


"Selon les chiffres que nous avons actuellement, il semble que le Parti national et l'ACT seront en mesure de former le prochain gouvernement"
, a déclaré cet ancien homme d'affaires qui dit ne dormir que cinq heures par nuit et qui n'est entré en politique qu'en 2019, mais a tout de suite été vu comme un futur dirigeant.

Les Néo-zélandais ont
"cherché l'espoir et voté pour le changement"
, a-t-il déclaré.
"Je vous promets que le Parti national répondra aux attentes pour chaque Néo-Zélandais"
, a-t-il ajouté, promettant de
"reconstruire l'économie et diminuer les impôts".

Samedi à Wellington, la capitale néo-zélandaise, de nombreux électeurs s'attendaient à une alternance, mais tous n'étaient pas enthousiasmés par cette perspective.

La situation est tellement sombre que les gens sont tentés de voter pour le changement, juste pour le plaisir du changement.

Jacqui Barber, une habitante de Wellington, qui travaille dans l'industrie pharmaceutique, s'est dite
"remplie d'inquiétude sur le résultat de cette élection".

Coût de la vie

"Aucun des principaux partis n'est disposé à s'attaquer de manière adéquate au problème le plus important: le besoin d'une politique décisive sur le climat"
, a-t-elle observé.

Pour Terry McKee, boucher de la petite ville de Waikanae, à environ une heure de route au nord de Wellington, la hausse vertigineuse du coût de la vie est l'enjeu électoral le plus important.

"Les choses sont difficiles pour tout le monde, les taux d'intérêts, le prix du carburant, tous les prix sont en hausse, mais je ne sais pas ce que va faire un autre gouvernement"
, dit l'homme de 56 ans à l'AFP.

Le parti travailliste avait accusé un sévère recul dans les sondages du fait d'une succession de scandales au sein du gouvernement et de la hausse des prix alimentaires et du carburant, avec une inflation qui devrait dépasser 6% cette année.


M. Luxon a promis une baisse d'impôts d'environ 280 euros par mois pour une famille de classe moyenne, disant vouloir la financer par une taxe sur les maisons de luxe possédées par des étrangers.

L'ex-dirigeant d'entreprise espère pouvoir parvenir au pouvoir avec les députés de son Parti national ou en s'alliant avec la formation conservative ACT.


Il pourrait aussi devoir solliciter l'appui de New Zealand First, un petit parti populiste dirigé par Winston Peters, 78 ans.


Le Parti travailliste s'est maintenu au pouvoir depuis six ans, dirigé d'abord par la Première ministre Jacinda Ardern.

Son gouvernement de centre gauche avait été plébiscité notamment pour avoir rapidement fermé les frontières début 2020, protégeant le pays de la pandémie de Covid-19.


Elle avait également été félicitée pour sa gestion des catastrophes de 2019: une éruption volcanique ayant fait 22 morts, et l'attaque de la mosquée de Christchurch où 51 personnes avaient été tuées.


Mais Jacinda Ardern a démissionné en janvier pour passer plus de temps avec son compagnon et sa fille.

Le court mandat de son successeur a été marqué par d'autres catastrophes naturelles -inondations dévastatrices et cyclone Gabrielle- ainsi que par des problèmes internes qui l'ont contraint à quatre remaniements en quelques mois.


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