La Corée du Nord a tiré un missile balistique de courte portée dimanche, selon l'armée sud-coréenne, sa quatrième démonstration de force en une semaine au moment où Séoul et Washington conduisent leurs plus importants exercices militaires conjoints depuis cinq ans.
"Notre armée a détecté un missile balistique de courte portée tiré des environs de la zone de Tongchang-ri, dans la province du Pyongan du Nord
(nord-ouest)
(02H05 GMT)
, a indiqué l'état-major interarmées (JCS), en référence au nom coréen de la mer du Japon.
Les renseignements américains et sud-coréens analysent le projectile, qui a volé sur 800 kilomètres, a déclaré le JCS dans un communiqué, qualifiant ce lancement de
en violation des sanctions de l'ONU.
Le JCS a ajouté que l'armée se tenait prête à répliquer de manière
tout en poursuivant des
"manoeuvres et exercices militaires intensifs et minutieux".
Séoul et Washington mènent depuis lundi leurs plus importantes manoeuvres militaires en cinq ans, censées renforcer leur coopération face à la menace croissante du Nord.
Baptisées "Freedom Shield", elles doivent durer jusqu'au 23 mars.
Le commandement Indo-Pacifique de l'armée américaine a aussi condamné ce tir, qui souligne
des programmes d'armement nord-coréens pourtant interdits.
Tokyo a également confirmé le tir tout en le condamnant
par l'intermédiaire de son ambassade à Pékin, a expliqué à la presse le vice-ministre de la Défense, Toshiro Ino.
Les exercices de Séoul et Washington rendent furieux Pyongyang, qui les perçoit comme des répétitions à une invasion de son territoire et promet régulièrement une réponse
Ils se
"rapprochent d'une impardonnable ligne rouge"
, avait dit l'agence officielle nord-coréenne KCNA à leur sujet samedi.
Quelques heures après le lancement de dimanche, le ministère de la Défense à Séoul a fait état de manoeuvres aériennes impliquant au moins un bombardier de longue portée B-1B et des avions F-16 côté américain, ainsi que des chasseurs furtifs F-35A côté sud-coréen.
Le lancement de dimanche intervient au lendemain d'une annonce de KCNA selon laquelle
jeunes volontaires déterminés à
"anéantir de façon impitoyable les obsédés de la guerre"
ont rejoint l'armée pour combattre
"les impérialistes américains".
Jeudi, Pyongyang avait procédé à un tir de son missile balistique intercontinental (ICBM) Hwasong-17, le plus puissant de son arsenal, en présence du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un et de sa fille, et juste avant une visite au Japon du président sud-coréen Yoon Suk Yeol.
En froid pendant des années en raison d'un contentieux historique, les deux voisins ont repris langue au plus haut niveau et décidé de présenter un front uni face à la Corée du Nord.
M. Yoon a également annoncé la réactivation de l'Accord sur la sécurité générale des informations militaires (GSOMIA). Ce pacte, signé en 2016 mais remis en cause en 2019 par Séoul en raison de tensions diplomatiques, permet l'échange d'informations militaires.
Il s'agissait jeudi du deuxième essai d'ICBM réalisé par Pyongyang cette année, que KCNA avait alors qualifié de réponse aux exercices militaires
de la Corée du Sud et des Etats-Unis.
Ce tir survenait lui-même après le lancement mardi de deux missiles balistiques de courte portée et, le 12 mars, de deux missiles de croisière stratégiques depuis un sous-marin.
Des experts avaient averti que Pyongyang prendrait probablement prétexte de ces manoeuvres pour tirer plus de missiles et peut-être même procéder à un essai nucléaire, qui serait le septième de son histoire et le premier depuis 2017.
Selon le professeur à l'Université des études nord-coréennes de Séoul, Yang Moo-jin, les récents lancements opérés par Pyongyang servent aussi à tester les réponses trilatérales de la Corée du Sud, du Japon et des Etats-Unis.
L'an dernier, la Corée du Nord a déclaré
son statut de puissance nucléaire et Kim Jong Un a appelé à augmenter de manière
l'arsenal militaire du pays, y compris en armes nucléaires tactiques.
Plus tôt ce mois-ci, le leader a ordonné à l'armée d'intensifier ses propres manoeuvres en vue d'une
".
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