La Chine remet en question le rapport de l'AIEA sur les déchets nucléaires japonais

10:455/07/2023, mercredi
MAJ: 5/07/2023, mercredi
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Crédit photo: JEAN-PAUL BARBIER / AFP
Crédit photo: JEAN-PAUL BARBIER / AFP

La Chine a qualifié, mardi, de "limité" le rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur les déchets nucléaires japonais, estimant qu'il ne s'agissait pas d'un "feu vert" pour que Tokyo rejette les eaux traitées à la mer.

Pékin réagissait à un rapport soumis par l'AIEA au premier ministre japonais, Fumio Kishida, concernant les projets de Tokyo de déverser des déchets nucléaires en mer.


L'AIEA a déclaré que le déversement en mer des déchets nucléaires de la centrale nucléaire sinistrée de Fukushima aurait un
"impact radiologique négligeable sur la population et l'environnement"
.

Pékin a toutefois estimé que le rapport avait été publié
"à la hâte"
et que l'AIEA
"n'avait pas pleinement tenu compte des avis des experts ayant participé à cette évaluation"
.

Le ministère chinois des affaires étrangères a déclaré dans un communiqué que:


Les conclusions n'ont pas été partagées par tous les experts.

Rafael Grossi, directeur général de l'AIEA, a pour sa part déclaré :
"Sur la base de son évaluation complète, l'AIEA a conclu que l'approche et les activités relatives au rejet des eaux traitées adoptées par le Japon sont conformes aux normes de sécurité internationales pertinentes".

Nous pensons que le rapport de l'AIEA ne doit pas servir de caution ou de feu vert au rejet par le Japon d'eau contaminée par des matières nucléaires dans l'océan"
, a soutenu Pékin.

"En raison de son mandat limité, l'AIEA n'a pas examiné les arguments et le bien fondé du plan japonais de rejet des eaux contaminées dans l'océan, n'a pas évalué l'efficacité à long terme des installations de purification japonaises et n'a pas vérifié l'authenticité et l'exactitude des données japonaises sur les eaux contaminées par des matières nucléaires",
a ajouté le communiqué de Pékin, qualifiant les conclusions du rapport de l'AIEA de
"considérablement limitées et incomplètes"
.

Rappelant au Japon le soutien mondial dont il a bénéficié à la suite de la catastrophe nucléaire de Fukushima, survenue il y a 12 ans, la Chine a déclaré :
"Le Japon a maintenant choisi de faire porter le risque de contamination nucléaire à l'ensemble de l'humanité Simplement par souci d'économie"
.

"Le Japon a insisté pour déverser en mer l'eau contaminée par le nucléaire, au mépris des inquiétudes et de l'opposition de la communauté internationale, et a fait de l'océan Pacifique son égout."

Selon Pékin, le Japon
"rejettera des millions de tonnes d'eau contaminée par le nucléaire de Fukushima dans l'océan Pacifique au cours des trois prochaines décennies"
.

Questionnant l'efficacité des installations de purification japonaises, la Chine a invité Tokyo à
"mettre un terme à son projet de déversement dans l'océan et à se débarrasser de l'eau contaminée par le nucléaire de manière sûre, transparente et fondée sur des données scientifiques"
.

"Si le Japon persiste à vouloir mettre son plan à exécution, il devra en supporter toutes les conséquences"
, a déclaré le ministère chinois des affaires étrangères dans son communiqué. Et d'ajouter:

"Nous demandons instamment à la partie japonaise de collaborer avec l'AIEA pour mettre en place, dès que possible, un mécanisme international de surveillance à long terme qui impliquerait les parties prenantes, y compris les pays voisins du Japon."

Tokyo a de son coté annoncé que les déchets nucléaires traités seraient rejetés en mer cet été, comme prévu.


Le plan japonais de déversement des déchets en mer, annoncé en avril 2021, a été vivement critiqué par la Chine, la Corée du Sud, la Corée du Nord, Taïwan et des organisations internationales, dont l'ONU.

Les États-Unis ont pourtant soutenu la proposition, après des années de discussions sur le traitement de plus d'un million de tonnes d'eau stockées dans le complexe nucléaire de Fukushima depuis la catastrophe de 2011.


Malgré les pressions, le Japon a commencé, le mois dernier, à injecter de l'eau de mer dans un tunnel de drainage de la centrale nucléaire endommagée de Fukushima Daiichi, marquant ainsi la première étape du déversement dans l'océan d'eaux usées radioactives traitées.


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