Cette déflation dans le pays asiatique est à rebours de la situation dans les principales économies, notamment occidentales, qui sont en proie à l'inflation et à une baisse du pouvoir d'achat d'une partie de leurs habitants.
Il s'agit de la chute la plus prononcée depuis le second semestre 2009, en pleine crise financière mondiale.
Des analystes sondés par l'agence Bloomberg anticipaient pour janvier un repli des prix, mais moins prononcé (-0,5%).
La Chine avait basculé en déflation en juillet 2023, pour la première fois depuis 2021. Après un bref rebond en août, les prix sont constamment en repli depuis septembre.
Si un recul des prix peut sembler une bonne chose pour le pouvoir d'achat, la déflation est une menace pour l'économie car les consommateurs ont tendance à différer leurs achats dans l'espoir de nouvelles baisses.
Faute de demande, les entreprises sont alors contraintes de réduire leur production et consentent à de nouvelles ristournes pour écouler leurs stocks.
Cette situation, qui pèse sur leur rentabilité, les pousse à geler les embauches ou à licencier.
Les économistes parlent d'une spirale néfaste car ce phénomène est un frein supplémentaire à la consommation.
Et le géant asiatique a enregistré l'an passé l'une de ses croissances du PIB les plus faibles en trois décennies (+5,2%).
De son côté, l'indice des prix à la production (PPI) s'est de nouveau contracté en janvier (-2,5%) pour le 16e mois consécutif, a annoncé jeudi le BNS.
Sur l'ensemble de 2023, il avait reculé de 3%.
Des prix à la production dans le rouge sont synonymes de marges réduites pour les entreprises.
Outre une consommation atone, l'activité est pénalisée en Chine par une crise dans l'immobilier, un chômage élevé chez les jeunes et le ralentissement économique mondial qui pèse sur la demande en biens chinois et donc l'activité des usines.
La Chine a plusieurs fois annoncé des mesures pour sauver son secteur immobilier mais les résultats n'ont eu pour le moment que peu d'effets.
Dans ce contexte, la Chine a démis de son fonctions mercredi Yi Huiman, le patron de l'instance de régulation des marchés (CSRC).