Crédit Photo : SIMON MAINA / AFP (Archive)
Roseline Asena (2ème à gauche) et son fils Lewis Kodack (à gauche), parents de victimes du soi-disant "massacre de la forêt de Shakahola", suivent la procédure judiciaire lors de la mise en accusation du principal suspect, le pasteur autoproclamé Paul Nthenge Mackenzie, au tribunal de Malindi, dans le comté de Kilifi, le 2 mai 2023.
Les recherches ont repris lundi au Kenya sur le site du "massacre de Shakahola", où la police a exhumé sept nouveaux corps, portant le total à 436 victimes, selon les autorités.
Dans cette vaste zone de "bush" de la côte kényane, le pasteur autoproclamé Paul Nthenge Mackenzie appelait ses adeptes à jeûner jusqu'à en mourir pour
avant la fin du monde, qu'il annonçait pour août 2023.
De très nombreux corps, dont des enfants, ont été exhumés depuis avril 2023.
"Nous avons exhumé sept corps aujourd'hui. Dans une tombe, il y avait quatre corps tandis que les trois autres étaient enterrés séparément",
a déclaré sur place à des journalistes Johansen Oduor, le pathologiste en chef du gouvernement.
"Nous avons identifié environ 50 tombes et nous allons les creuser",
a-t-il ajouté.
Le nombre total de victimes s'élève maintenant à 436.
Des premiers corps ont été rendus en mars aux familles.
Les autopsies ont révélé que la majorité des victimes sont mortes de faim, mais certaines ont été étranglées, battues ou étouffées. Certains décès remontaient à plusieurs années et des corps étaient dans un état de décomposition avancée.
Pour l'instant, seuls 34 corps ont été identifiés.
Chauffeur de taxi avant de se proclamer pasteur, Paul Nthenge Mackenzie est en détention depuis le 14 avril 2023, au lendemain de la découverte des premières victimes dans la forêt de Shakahola où se réunissait son
"Église internationale de Bonne nouvelle".
Il est notamment poursuivi pour
et
de 191 enfants, dont trois nourrissons. Il est également accusé d
'"homicides involontaires",
et
sur enfants. Il a plaidé non coupable de tous ces chefs d'accusation.
La révélation des pratiques de la secte a placé les autorités sous le feu des critiques pour ne pas avoir empêché les agissements du pasteur, pourtant arrêté à plusieurs reprises pour ses prêches extrêmes.
Le ministre de l'Intérieur Kithure Kindiki a estimé l'année dernière que "le massacre de Shakahola (était) la pire faille de sécurité de l'histoire" du Kenya.
Le président William Ruto, lui-même un fervent protestant soutenu par les milieux évangéliques lors de son élection en août 2022, a créé un groupe de travail chargé de
"l'examen du cadre légal et réglementaire régissant les organisations religieuses".
Mais les précédentes tentatives d'encadrement des cultes se sont heurtées à une vive opposition, au nom notamment de la liberté de culte.
Le gouvernement a annoncé que la forêt de Shakahola serait transformée en
,
"afin que les Kényans et le monde n'oublient pas ce qui s'est passé".
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