De précédentes journées de mobilisation, en mars, avril et juillet, avaient donné lieu à des pillages et des violences qui ont fait au moins une vingtaine de morts.
Cette fois, la coalition Azimio, menée par le vétéran de l'opposition Raila Odinga, a appelé à trois journées de mobilisation mercredi, jeudi et vendredi contre la politique du président William Ruto, qu'il accuse d'avoir volé la présidentielle d'août de 2022 et d'aggraver la hausse du coût de la vie dans ce pays d'Afrique de l'Est.
Quelques échauffourées ont eu lieu mercredi matin, notamment dans le bidonville de Kibera, fief d'Odinga dans la capitale Nairobi, où la police a fait usage de gaz lacrymogènes, a constaté un journaliste de la presse.
Des médias kényans rapportaient également des tirs de gaz lacrymogènes dans les deux autres principales villes du pays, Mombasa (sud-est) et Kisumu (ouest), autre bastion d'Odinga.
Placées sous haute surveillance, ces trois villes, où le gouvernement a ordonné la fermeture des écoles publiques, tournaient au ralenti mercredi.
A Nairobi, les rues habituellement animées étaient vides et de nombreux commerces avaient décidé de garder leurs rideaux baissés, ont constaté des journaliste de l'AFP.
Elu en août 2022 en promettant de soutenir les plus défavorisés, William Ruto est de plus en plus critiqué, notamment depuis qu'il a promulgué début juillet une loi instaurant de nouvelles taxes, venues ajouter aux difficultés quotidiennes des Kényans, causées notamment par une inflation continue (8% sur un an en juin).
C'est la troisième fois depuis début juillet que l'opposition organise de telles journées d'action.
Lors de la précédente, le 12 juillet, des rassemblements, interdits par les autorités, avaient été émaillés de pillages et d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre.
Au moins neuf personnes avaient été tuées et plus de 300 arrêtées. La police, qui avait tiré à balles réelles, a été vivement critiquée pour sa répression contre les manifestants.
L'ONG Human Rights Watch a exhorté mardi les autorités kényanes à protéger le droit des citoyens à manifester pacifiquement.
Selon une association d'organisations du secteur privé (Kepsa), chaque journée de mobilisation fait perdre l'équivalent de 3 milliards de shillings (environ 19 millions d'euros) à l'économie du pays.