Kenya: des dizaines de touristes bloqués par des inondations dans la réserve de Maasai Mara

13:032/05/2024, Perşembe
AFP
Des habitants du bidonville de Mathare se tiennent à côté de leurs maisons détruites près de la rivière Mathare, suite à de fortes pluies diluviennes dans la capitale, Nairobi, le 24 avril 2024.
Crédit Photo : SIMON MAINA / AFP
Des habitants du bidonville de Mathare se tiennent à côté de leurs maisons détruites près de la rivière Mathare, suite à de fortes pluies diluviennes dans la capitale, Nairobi, le 24 avril 2024.

Une centaine de touristes sont bloqués par la crue d'une rivière due à de fortes précipitations dans la célèbre réserve nationale de Maasai Mara, dans le sud-ouest du Kenya, a indiqué mercredi un administrateur local.

Des pluies torrentielles, amplifiées par le phénomène climatique El Niño, ont déjà causé des inondations dévastatrices dans ce pays d'Afrique de l'Est, entraînant la destruction de routes, ponts et autres infrastructures.


Au moins 179 personnes sont mortes depuis mars dans des catastrophes liées aux inondations, selon le gouvernement.

"Il y a environ une centaine de touristes"
bloqués dans plus d'une dizaine de lodges et de campements, a indiqué Stephen Nakola, administrateur de la sous-circonscription de Narok West. "
Il s'agit d'un chiffre préliminaire car de nombreux campements sont inaccessibles",
a-t-il dit.

La Croix-Rouge kenyane a indiqué avoir secouru plus de 90 personnes bloquées dans des campements, dont certaines par voie aérienne.
"Dans certains campements, des tentes ont été emportées"
tandis qu'un pont a été détruit, a-t-elle dit sur X.

La réserve de Maasai Mara abrite une riche faune sauvage peuplée notamment de lions, éléphants, rhinocéros, léopards, girafes, hippopotames et guépards, qui attirent les touristes du monde entier.


Le tourisme représente pour le Kenya l'une des principales sources de devises étrangères, avec l'agriculture et les fonds envoyés par la diaspora. Les revenus liés au tourisme ont bondi de 31,5% en 2023 par rapport à 2022, et dépassent les niveaux pré-pandémie de Covid-19, indiquait le ministère en mars.

Le ministre du Tourisme, Alfred Mutua, a indiqué que
"plusieurs campements ont été touchés"
et a demandé à tous les hôtels et campements situés près de rivières dans les réserves et parcs nationaux de se préparer
"à des évacuations potentielles".

"Mettez en place des protocoles précis d'évacuation, de transport et d'accueil",
a-t-il dit dans un communiqué.

Evacuations volontaires ou forcées


Cette directive intervient dans un contexte déjà tendu. Le président William Ruto a annoncé mardi avoir mobilisé l'armée et ordonné l'évacuation des personnes vivant dans les zones à risque d'inondations dans le pays.


Ces évacuations, volontaires ou forcées si nécessaire, devront être réalisées dans les 48 heures, a précisé un communiqué gouvernemental.

Dans la nuit de dimanche à lundi, un barrage naturel dans le centre du Kenya a cédé sous l'effet de l'accumulation des pluies, déversant un puissant torrent d'eaux boueuses qui a balayé plusieurs villages en contrebas. Près de 50 personnes ont trouvé la mort, l'épisode le plus meurtrier depuis le début de la saison des pluies.


Depuis mars, 179 personnes, dont 15 enfants, ont trouvé la mort lors d'incidents dus aux inondations. Quelque 90 personnes sont portées disparues et plus de 195 000 autres ont été déplacées.

Lors d'une audience générale au Vatican mercredi, le pape François a fait part de sa
"proximité spirituelle"
avec les Kényans. Plusieurs autres pays d'Afrique de l'Est font face aux conséquences dévastatrices de pluies saisonnières décuplées par El Niño, dont l'épisode actuel a débuté mi-2023 et pourrait durer jusqu'en mai, selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM).

En Tanzanie, au moins 155 personnes ont péri dans des inondations ou des glissements de terrain.


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