Jérusalem: des centaines de juifs ultra-orthodoxes manifestent contre le service militaire

10:4219/03/2024, Tuesday
MAJ: 19/03/2024, Tuesday
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Des manifestants juifs ultra-orthodoxes se rassemblent pour protester contre leur enrôlement dans les forces armées israéliennes, à Jérusalem, le 18 mars 2024.
Crédit Photo : AHMAD GHARABLI / AFP
Des manifestants juifs ultra-orthodoxes se rassemblent pour protester contre leur enrôlement dans les forces armées israéliennes, à Jérusalem, le 18 mars 2024.

Des centaines de Juifs ultra-orthodoxes ont manifesté ce lundi soir à Jérusalem-Ouest, refusant le service militaire et scandant des slogans tels que "nous préférons mourir que nous enrôler dans l'armée".

Le journal israélien Yedioth Ahronoth a fait savoir que
"des centaines de Haredim (Juifs ultra-orthodoxes, ndlr) ont bloqué les routes à l'intersection des rues Sari Yisrael et Jaffa à Jérusalem ce soir (lundi) pour protester contre la possibilité de faire adopter la loi sur la conscription".

Le recrutement des Haredim, qui sont exonérés du service militaire sous prétexte de se consacrer à l'étude de la Torah, a toujours été une question épineuse dans la société israélienne.

Plus récemment, la controverse est revenue sur le devant de la scène après la tentative du gouvernement de droite, dirigé par Benyamin Netanyahu, de faire approuver un projet de loi excluant les Haredim du service militaire et prolongeant la période de service militaire obligatoire de 32 mois à 36 mois.


Le projet de loi a été largement refusé par l'opposition israélienne dirigée par Yair Lapid, qui a appelé à élaborer une loi de conscription obligeant les Haredim à effectuer leur service militaire comme les autres israéliens.

Lors des manifestations d'aujourd'hui, les Haredim ont tenté de fermer le "Pont des Cordes" (pont suspendu à Jérusalem) situé à l'entrée de la ville de Jérusalem, selon Yedioth Ahronoth.


Les forces de l'ordre ont affronté les manifestants, ont utilisé des canons à eau pour les disperser et ont interpellé l'un d'entre eux.

Selon le quotidien israélien, certains manifestants étaient assis sur la route alors que d'autres avaient brandi des banderoles avec des slogans tels que
"Emmenez-nous en prison, pas à l'armée"
,
"Nous avons la Torah, sans la Torah, il n'y a pas de droit"
et
"Nous préférons mourir que nous enrôler dans l'armée".

De son côté, la police israélienne a déclaré par voie de communiqué:
"Après le refus d'obtempérer des émeutiers face aux instructions des policiers présents sur les lieux, se révoltant et bloquant avec leurs corps un axe central à l'entrée de la ville, les forces ont commencé à les disperser et à les évacuer de force".

"Malheureusement, nous sommes une fois de plus confrontés à un acte répréhensible et déplorable qui mérite d'être condamné, car certains émeutiers qui ont affronté des policiers et des officiers de la police des frontières ont scandé des slogans tels que: Nazis, mourez à Gaza, et terroristes"
, ajoute le communiqué.

La semaine dernière, le rabbin de la secte séfarade, Yitzhak Yosef, a affirmé dans des déclarations aux médias:


S'ils nous obligent à rejoindre l'armée, nous tous (les Haredim) partirons hors du pays. Nous achetons des billets et partons.

Selon l'Institut israélien de la démocratie (un institut de recherche indépendant), la population Haredim en Israël compte environ 1 335 000 personnes, soit 13,6 % de la population totale.


Le pourcentage de jeunes de moins de 19 ans (âge de conscription en Israël) parmi les Haredim est de 58 %, contre 31 % dans la population juive générale, selon la même source.

Cette polémique refait surface à un moment où l'armée israélienne mène une offensive meurtrière contre Gaza depuis le 7 octobre 2023, qui a valu à Israël de comparaître, pour la première fois de son histoire, devant la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire des Nations Unies, pour des accusations de
"génocide"
contre les Palestiniens.

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