Jens Stoltenberg reconduit pour un an à la tête de l'Otan

La rédaction
16:424/07/2023, mardi
AFP
Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg. Crédit photo: SIMON WOHLFAHRT / AFP
Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg. Crédit photo: SIMON WOHLFAHRT / AFP

Les membres de l'Otan ont reconduit mardi pour un an le Norvégien Jens Stoltenberg à la tête de l'Alliance, faute d'avoir pu trouver un candidat pour lui succéder, 16 mois après le début de l'invasion russe en Ukraine.

"Je suis honoré de la décision des alliés de l'Otan d'étendre mon mandat de secrétaire général jusqu'au 1er octobre 2024"
, a tweeté l'ancien Premier ministre norvégien, 64 ans, à la tête de l'Alliance depuis 2014. 


"Les liens transatlantiques entre l'Europe et l'Amérique du Nord ont garanti notre liberté et notre sécurité depuis près de 75 ans, et, dans un monde plus dangereux, notre Alliance est plus importante que jamais"
, a-t-il souligné, à quelques jours d'un sommet crucial à Vilnius.

La question de l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan sera au coeur de la grand-messe de l'Alliance dans la capitale lituanienne. Si une adhésion tant que l'offensive militaire russe se poursuit est exclue, Kiev veut des assurances pour la suite.

À ce propos, le Président ukrainien Volodymyr Zelensky a récemment martelé ce qui suit:


Nous avons besoin d'un signal très clair et intelligible lors du sommet de Vilnius, selon lequel l'Ukraine peut devenir un membre à part entière de l'Otan après la guerre.

La prolongation de Jens Stoltenberg, attendue depuis plusieurs semaines, a été entérinée lors d'une réunion des ambassadeurs des 31 pays membres au siège de l'organisation, à Bruxelles.


Elle signifie qu'il sera présent en juillet 2024 au sommet du 75e anniversaire de l'Otan, à Washington, après une décennie à la tête de l'organisation.

S'il répétait qu'il ne cherchait pas être prolongé, il n'avait jamais fermé la porte à une telle hypothèse.


Plusieurs noms pour ont circulé ces derniers mois pour lui succéder, parmi lesquels ceux de la Première ministre danoise Mette Frederiksen et du ministre britannique de la Défense Ben Wallace, mais aucun n'a finalement été retenu.


Certains diplomates s'inquiètent que le choix de son successeur, reporté d'un an, ne soit rendu plus difficile encore par l'approche des élections européennes (juin 2024), qui donneront le coup d'envoi du renouvellement des postes-clés des principales institutions de l'UE, mais aussi américaines (novembre 2024).


"Temps difficiles"


Le président américain Joe Biden a salué le
"leadership constant"
de Jens Stoltenberg, qui a
"permis à notre Alliance de relever les défis les plus significatifs en matière de sécurité en Europe depuis la Deuxième guerre mondiale"
.

"Excellente nouvelle"
, s'est félicité le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kuleba.

Les temps difficiles exigent un leadership fort. Jens Stoltenberg l'a démontré. Je suis impatient de poursuivre notre coopération.

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak, qui avait soutenu la candidature de Ben Wallace, a simplement salué l'évolution de l'Otan face
"à de nouvelles menaces"
sous le leadership du Norvégien et s'est dit déterminé à
"poursuivre ce travail ensemble"
.

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a bouleversé la sécurité en Europe et rebattu les cartes, poussant la Finlande et la Suède à vouloir rejoindre le parapluie protecteur de l'Otan.  L'article 5 de l'Alliance stipule qu'une attaque contre un membre
"sera considérée comme une attaque contre tous les membres"
.

Après trois décennies de non-alignement militaire, la Finlande, qui partage une frontière de 1.300 kilomètres de long avec la Russie, est devenue début avril le 31e pays membre de l'Otan. 


Quant à la Suède, elle se trouve face à ses propres contradictions en raison de son manque d'action envers les propagandes et les mobilisations des organisations terroristes sur son sol, engendrant ainsi l'opposition de la Türkiye. Des pourparlers sur ce dossier sont prévus jeudi à Bruxelles avec des représentants des deux pays.


Un incident la semaine dernière est encore venu refroidir les relations entre Ankara et Stockholm. Un Irakien a brûlé un exemplaire du Coran devant la principale mosquée de Stockholm, sous le contrôle de la police suédoise, ce qui a provoqué l'indignation dans le monde musulman et de sévères critiques du président turc Recep Tayyip Erdoğan contre la Suède.


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