ÉDITION:

Inde: fort d'un accord de coalition, Modi se prépare pour un troisième mandat

15:166/06/2024, Perşembe
AFP
Le Premier ministre indien Narendra Modi, le président du Bharatiya Janata Party (BJP) Jagat Prakash Nadda et les dirigeants du parti Amit Shah et Rajnath Singh brandissent le signe de la victoire au siège du Bharatiya Janata Party (BJP) pour célébrer la victoire du parti aux élections générales du pays, à New Delhi, le 4 juin 2024.
Crédit Photo : Money SHARMA / AFP
Le Premier ministre indien Narendra Modi, le président du Bharatiya Janata Party (BJP) Jagat Prakash Nadda et les dirigeants du parti Amit Shah et Rajnath Singh brandissent le signe de la victoire au siège du Bharatiya Janata Party (BJP) pour célébrer la victoire du parti aux élections générales du pays, à New Delhi, le 4 juin 2024.

Le Premier ministre indien, Narendra Modi, se prépare jeudi pour un troisième mandat après des élections bien plus serrées qu'attendu, l'ayant contraint à conclure un accord de coalition.

Son parti nationaliste hindou, le Bharatiya Janata Party (BJP), qui a gouverné ces dix dernières années avec une majorité absolue, s'attendait à une nouvelle victoire écrasante. Mais les résultats du scrutin long de six semaines publiés mardi ont montré que le BJP avait perdu sa majorité, ce qui l'a forcé à négocier pour former une alliance.


Ce groupe de 15 partis, l'Alliance démocratique nationale (NDA), a annoncé mercredi en fin de journée un accord pour former un gouvernement.
"Nous avons tous choisi à l'unanimité le leader respecté de le NDA, Narendra Modi, comme chef de file"
, indique-t-elle dans un communiqué. L'alliance dispose de 293 sièges au Parlement, soit plus de la moitié des 543 sièges de l'assemblée.

Narendra Modi va prêter serment samedi en tant que Premier ministre pour la troisième fois, selon les médias indiens. Mais son nouveau mandat devrait être plus difficile, prédisent les analystes et les médias, car le chef du gouvernement va devoir désormais composer avec ses partenaires.

Le
"champ de mines de la politique de coalition"
va compliquer la tâche de Narendra Modi, avertit le Hindustan Times dans son éditorial de jeudi.
"La construction d'un consensus devra être le fondement de la gouvernance"
, ajoute le journal.

"Nouveau chapitre de développement"


Sur la scène internationale, les messages de félicitations se sont succédé. Le président américain Joe Biden a félicité Narendra Modi pour sa victoire, disant vouloir œuvrer pour une Asie
"libre et ouverte"
. Il a déclaré sur X voir entre les deux pays
"un avenir commun au potentiel illimité"
.

Le président français Emmanuel Macron a adressé sur le même réseau social ses félicitations à son "cher ami", avec un selfie montrant les deux dirigeants, en assurant vouloir continuer à
"renforcer le partenariat stratégique qui unit l'Inde et la France"
.

La Chine, grande puissance rivale voisine, a félicité la coalition menée par Narendra Modi et s'est déclarée
"prête à travailler"
avec l'Inde. La Russie, le Japon et le Royaume-Uni ont aussi fait part de leurs félicitations au Premier ministre indien, ainsi que le président du Conseil européen Charles Michel l'appelant à
"approfondir le partenariat stratégique"
UE-Inde. Le dirigeant de 73 ans a assuré qu'il poursuivra son programme à l'issue des élections malgré sa majorité réduite.

"Ce troisième mandat sera celui des grandes décisions. Le pays va écrire un nouveau chapitre de son développement. Je vous le garantis"
, a déclaré M. Modi devant une foule en liesse dans la capitale, New Delhi.

"Jouer le jeu de la coalition"


Les analystes et les sondages de sortie des urnes avaient prédit une victoire écrasante de Narendra Modi, qui a été accusé d'avoir emprisonné des leaders de l'opposition et d'avoir bafoué les droits de la communauté musulmane de l'Inde, forte de plus de 200 millions de personnes. Le BJP a remporté 240 sièges au Parlement, à 32 sièges de la majorité absolue et nettement en deçà des 303 sièges gagnés en 2019.

Contre toute attente, le Congrès, principal parti d'opposition, a acquis 99 sièges, doublant presque son score de 2019 (52 sièges).
"Les maîtres d'aujourd'hui ne sont plus aussi forts qu'ils l'étaient"
, a constaté Christophe Jaffrelot, professeur au King's College de Londres, dans le quotidien The Hindu jeudi.
"Pour la première fois de sa carrière politique, Narendra Modi devra jouer le jeu de la coalition"
.

Autre déception pour Narendra Modi, il a été réélu dans sa circonscription de Varanasi, la capitale de l'hindouisme en Inde, avec une marge bien plus faible.
"Les élections ont montré une volonté de défendre les valeurs constitutionnelles et la dignité des citoyens"
, a relevé Ashutosh Varshney, politologue à l'université américaine Brown, dans le quotidien Indian Express de jeudi.

M. Varshney estime que le recul de M. Modi est lié à
"la montée des tensions et de la polarisation au sein de la société, et à l'inquiétude des citoyens quant à leurs droits et l'augmentation considérable des inégalités"
.

À lire également:





#Inde
#politique
#élections
#partis
#Narendra Modi
#Rahul Gandhi
#Joe Biden
#Emmanuel Macron
#Charles Michel
#Asie

Cliquez ici pour recevoir les nouvelles les plus importantes de la journée par e-mail. Abonnez-vous ici.

En devenant membre, vous consentez à recevoir des communications électroniques de la part des sites d'Albayrak Media Group et acceptez les conditions d'utilisation et la politique de confidentialité.