L'assaut du commando a réveillé avant l'aube le centre de la capitale au son des armes automatiques.
Un groupe de militaires masqués et lourdement armés est arrivé vers 04H00 (locales et GMT) devant la prison dont ils ont forcé les accès, a dit une source judiciaire sous le couvert de l'anonymat compte tenu de la sensibilité du sujet.
À l’intérieur, les assaillants, qui semblaient connaître les lieux, se sont dirigés vers la cellule du capitaine et l’en ont extrait ainsi que d'autres détenus pour les emmener vers une destination inconnue, a-t-elle ajouté.
Sa vie est en danger.
L'opération a secoué Kaloum, quartier de la présidence, des institutions, des affaires et d'un certain nombre d'ambassades, mais aussi de la prison centrale.
Un responsable de l'aéroport, éloigné du centre, a indiqué que les avions n'avaient pas décollé samedi matin, les personnels de navigation n'ayant pu rejoindre la plate-forme aéroportuaire depuis Kaloum, où ils passent communément la nuit.
Cet accès de fièvre a immédiatement réveillé le souvenir du putsch, mené à peu près à la même heure, du 5 septembre 2021 quand le colonel Mamady Doumbouya avait pris d'assaut le palais présidentiel avec ses hommes et renversé le président civil Alpha Condé par les armes.
Mais plusieurs sites d'information ont rapidement indiqué qu'un commando lourdement armé avait visé la prison centrale.
Les sites et plusieurs sources ont fait état de l'évasion de Moussa Dadis Camara, mais aussi Moussa Tiegboro Camara et Claude Pivi, jugés comme lui, parmi une dizaine d'anciens responsables militaires et gouvernementaux, pour le massacre de 2009.
La Guinée, pays à l'histoire politique tourmentée depuis l'indépendance vis-à-vis de la France, vient d'entrer dans la deuxième année de ce procès, pour lequel Moussa Dadis Camara était détenu depuis le début des audiences en septembre 2022.
Au moins 156 personnes y ont été tuées et des centaines blessées, et au moins 109 femmes violées, selon le rapport d'une commission d'enquête mandatée par l'ONU.
Après le putsch de 2021, le colonel Doumbouya s'est fait investir président et s'est engagé sous la pression internationale à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de deux ans à partir de janvier 2023.