Le président Abdel Fattah al-Sissi a accueilli le général Burhane à sa descente d'avion à El-Alamein, dans le nord de l'Égypte, selon des médias d'État égyptiens.
Il entend se présenter à l'étranger comme le chef du Conseil de souveraineté, la plus haute autorité du pays depuis le putsch en 2021 qu'il avait alors mené avec le général Mohamed Hamdane Daglo, désormais son grand ennemi.
Depuis le 15 avril, la guerre entre l'armée et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Daglo a fait au moins 5000 morts, un bilan très sous-estimé en raison du chaos général.
Des images mises en ligne sur les réseaux sociaux, que l'AFP n'a pas pu authentifier dans l'immédiat, montrent des dizaines de corps alignés recouverts de linceuls puis des hommes les mettant en terre dans une immense fosse.
Fief des FSR, dont le gros des troupes a été formé dans les rangs des Janjawids, accusés d'atrocités durant la sanglante guerre du Darfour des années 2000, le Darfour est probablement la région du Soudan où les combats sont les plus meurtriers.
Tout accès y est toutefois impossible, notamment pour les humanitaires qui tirent la sonnette d'alarme alors que, selon l'Université américaine de Yale, 27 localités de cette vaste région ont été réduites en cendres.
Dans certaines villes, assure de son côté l'ONU, des civils armés et des combattants tribaux se sont jetés dans la bataille désormais menée sur des bases ethniques.
Alors que les raids aériens et autres combats ne faiblissent pas, au Darfour et à Khartoum principalement, depuis plusieurs jours, les rumeurs de négociations entre les deux généraux à l'étranger se multiplient.
La récente sortie du général Burhane de son QG à Khartoum, assiégé par les FSR, pour la première fois en quatre mois alimentait notamment les espoirs d'une sortie de crise négociée.
L'Égypte, elle, a réuni en juillet les six autres pays voisins du Soudan pour plaider ensemble en faveur d'un soutien des bailleurs internationaux face à l'arrivée des réfugiés de guerre.
Pour les experts, le conflit au Soudan se joue également entre soutiens internationaux: d'un côté, Le Caire et Ankara soutiennent l'armée, de l'autre, les Émirats arabes unis et les mercenaires russes de Wagner soutiennent les FSR.