Gaza: des centaines de Palestiniens protestent contre la prise d'assaut d’Al-Aqsa par des colons

Le département des dotations islamiques à Jérusalem a dévoilé ce jeudi les images d'une incursion massive orchestrée sur le site sacré de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem-Est, un territoire occupé. Des centaines de colons israéliens indifférents au statut et respect des lieux, ont pris d'assaut cette mosquée, épicentre de la spiritualité et de la fierté palestinienne. Cet acte provocateur, largement perçu comme une transgression grave, s'est produit durant les heures matinales. L'écho de la prière du matin était à peine dissipé quand ces intrus ont commencé à s'insinuer dans l'enceinte sacrée. Selon un communiqué officiel du département des dotations islamiques, un document consulté par Anadolu, pas moins de 923 colons israéliens se sont infiltrés dans la mosquée au matin. Ce groupe n'était pas uniquement constitué de citoyens ordinaires, il comprenait aussi des individus de haut rang, dont un ministre et plusieurs membres de la Knesset, le parlement israélien. Cette circonstance ajoute un poids politique inquiétant à l'incident. Ce qui a rendu la situation encore plus déconcertante, c'est la forte présence policière qui a non seulement permis cette incursion, mais l'a aussi protégée. Sous le regard impassible de la loi, ces colons israéliens ont violé le sanctuaire d'un lieu de culte, une affrontement clair au respect mutuel qui devrait être au cœur de tout dialogue interreligieux. Cet incident marque une escalade dans le conflit déjà tendu, intensifiant les craintes et les inquiétudes d'un avenir encore plus précaire. La mosquée Al-Aqsa, au-delà de son importance spirituelle, est un symbole poignant de l'identité et de la résilience palestiniennes, et toute atteinte à son intégrité est ressentie profondément par toute la communauté musulmane.

Des milliers d'Israéliens d'extrême droite se sont rassemblés à Jérusalem-Est occupée le jeudi 18 mai pour la marche annuelle de la "journée du drapeau", qui s'est déroulée cette année dans un climat de tensions accrues. Les autorités israéliennes ont déployé 3 200 agents de sécurité pour encadrer le défilé, organisé par des colons israéliens afin de célébrer ce qu'ils appellent "l'unification de Jérusalem", en référence à l'occupation israélienne de Jérusalem-Est en 1967. La ministre israélienne des Transports, Miri Regev, était parmi les personnes brandissant des drapeaux israéliens sur la place de la porte de Damas. En réponse, des foules de Palestiniens agitaient des drapeaux palestiniens tandis que les Israéliens effectuaient également leur prétendue "danse du drapeau". La marche commence à Jérusalem-Ouest, passe par la porte de Damas et le quartier musulman de la vieille ville jusqu'au mur de Buraq, que les Juifs appellent le mur des Lamentations. Cette marche controversée a provoqué des affrontements violents ces dernières années, notamment lors du conflit de 11 jours entre Israël et les groupes palestiniens à Gaza en mai 2021. Pour les musulmans, Al-Aqsa représente le troisième lieu saint de l'islam. Les Juifs appellent cet endroit le mont du Temple, affirmant qu'il abritait deux temples juifs dans l'Antiquité. Israël a occupé Jérusalem-Est, où se trouve Al-Aqsa, pendant la guerre israélo-arabe de 1967. Il a annexé toute la ville en 1980, une décision jamais reconnue par la communauté internationale.

Le ministère turc des Affaires étrangères a maudit l'assaut des forces israéliennes contre la mosquée Al-Aqsa, l'intervention faite aux fidèles musulmans présents dans les cours de la mosquée et les multiples arrestations.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a déclaré "qu'Israël poursuivait ses pratiques unilatérales sans délai, soulignant que "les provocations extrêmes de la partie israélienne contre le statut et le caractère sacré de la mosquée Al-Aqsa ne peuvent être acceptées".