France: la garde à vue du politologue François Burgat levée

La rédaction
10:2810/07/2024, mercredi
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Le politologue français, Françoit Burgat.
Le politologue français, Françoit Burgat.

La garde à vue du politologue François Burgat, accusé d'apologie du terrorisme, a été levée ce mardi aux alentours de 16h (heure de Paris), a appris la presse auprès de son avocat, Maître Rafik Chekkat.

Convoqué à 9h au commissariat d'Aix-en-Provence, le spécialiste du monde arabe et de l'islamophobie, était entendu par la police suite à une plainte déposée par l'OJE (organisation juive européenne) pour un repartage de publication sur le réseau social X, datant du 2 janvier dernier et en lien avec la guerre à Gaza.


Son avocat a commenté:


La garde-à-vue de François Burgat vient d'être levée. Je ne sais pas s'il faut parler de bonne nouvelle tant il me semble scandaleux qu'un universitaire soit privé de sa liberté en France pour des propos politiques tenus sur un conflit étranger.

Me Chekkat indique, par ailleurs, à Anadolu que l'audition de son client s'est relativement bien déroulée et qu'il a pu répondre
"de manière honnête, détaillée et sourcée aux questions qui lui ont été posées".

Face aux enquêteurs, François Burgat a pu rappeler qu'il était régulièrement interrogé en tant qu'expert sur des questions liées notamment au terrorisme et qu'il avait été auditionné au Parlement et par de nombreuses institutions en raison de ses travaux de chercheur.

Pour rappel, avant lui, plusieurs personnalités ont été inquiétées par la justice pour avoir partagé des publications en lien avec la guerre à Gaza, dont l'ancienne championne de basket Emilie Gomis, convoquée début février pour des faits
"d'apologie du terrorisme"
pour avoir diffusé une image dénonçant la colonisation de la Palestine par Israël.

"On est pris dans une machine à broyer. Il faut être prêt à en subir les conséquences",
avait-elle commenté auprès d'Anadolu à la sortie de son audition.

"C'est de la folie furieuse"


La garde à vue du politologue François Burgat, dont les travaux sur l'Islam, l'islamophobie et le monde arabe sont connus et reconnus en France comme à l'étranger, a provoqué de vives réactions de la part de personnalités publiques.


De par son statut d'universitaire, la procédure, en lien avec ses déclarations et prises de position sur la guerre menée par Israël contre Gaza, inquiète de nombreuses figures de gauche.


Contacté par Anadolu, l'ancien député M'jid El Guerrab appelle à se mobiliser et à ne pas rester silencieux face à ce placement en garde à vue
"inacceptable".

L'ex-élu qui dénonce
"un harcèlement"
et invite à se mobiliser contre la procédure qui vise François Burgat, estime:

Arrêter un homme qui a consacré sa vie à la recherche scientifique, à la chose intellectuelle, à la déconstruction et à l'enseignement est tout proprement scandaleux.

La réaction va également dans le même sens du côté du philosophe et ancien rédacteur en chef de la revue "Esprit", Joël Roman, pour qui
"l'idée même d'une garde à vue est insensée".

Espérant
"qu'il sera bientôt blanchi",
celui qui est aussi essayiste grince:

Je le connais un peu, et en aucun cas, François Burgat peut être soupçonné d'apologie du terrorisme. Qu'il soit convoqué par la police interroge déjà mais la garde à vue c'est vraiment de la folie furieuse.

Pour le directeur de recherche au CNRS, Vincent Geisser, qui est par ailleurs spécialiste du monde arabe, la procédure qui vise François Burgat n'est ni plus ni moins qu'une
"chasse aux sorcières".

Dénonçant
"une véritable honte"
, le politologue souligne que François Burgat
"a 40 ans de carrière au service de la République française"
et appelle
"tous (ses) collègues"
à lui
"exprimer leur solidarité individuelle et collective".

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