France: Lucie Castets dénonce un "déni de démocratie"

16:5827/08/2024, Salı
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La candidate pour le poste de Premier ministre de la coalition du Nouveau Front Populaire, Lucie Castets, à Montpellier, le 23 août 2024.
Crédit Photo : Pascal GUYOT / AFP
La candidate pour le poste de Premier ministre de la coalition du Nouveau Front Populaire, Lucie Castets, à Montpellier, le 23 août 2024.

Le Président français, Emmanuel Macron, a décidé d'écarter la possibilité de nommer un gouvernement dirigé par le Nouveau Front populaire (NFP), malgré les résultats des élections législatives du 7 juillet. Cette décision a suscité une vive réaction de la part de Lucie Castets, dont la candidature à Matignon a été rejetée.

Au micro de France Inter ce mardi, la haute-fonctionnaire a dénoncé un
"déni de démocratie"
, expliquant que cette décision revenait à dire aux Français que leur vote ne compte pas. Lucie Castets a exprimé son indignation lors d'une intervention sur France Inter, qualifiant la situation d'
"extrêmement dangereuse"
pour la démocratie.

Lundi, Emmanuel Macron a justifié son choix en invoquant la nécessité de maintenir une
"stabilité institutionnelle".
Il a annoncé l'ouverture d'un nouveau cycle de consultations à partir de mardi, visant à trouver un nouveau Premier ministre avec l'aide de
"personnalités"
ayant une
"expérience du service de l'État"
, tout en excluant certains partis politiques, notamment La France Insoumise (LFI) et le Rassemblement National (RN).

Lucie Castets a sévèrement critiqué cette approche, exprimant sa
"colère"
et affirmant que le Président français
"ne peut pas composer le gouvernement de ses rêves"
. Selon elle, le chef de l'État s'écarte du fonctionnement normal des institutions en cherchant à
"monopoliser"
le pouvoir exécutif.

"Le rôle du président de la République serait aujourd'hui de nommer un Premier ministre issu du groupe majoritaire à l'Assemblée nationale"
, a-t-elle rappelé.

Face à ce qu'elle considère comme une impasse politique, Lucie Castets a appelé à une mobilisation citoyenne pour défendre les valeurs démocratiques. Elle a notamment évoqué les efforts des associations et des collectifs qui luttent pour une meilleure représentation politique et a promis de continuer à œuvrer pour unir les forces de gauche.


Au micro de France Inter, la candidate du NFP à Matignon a fustigé l'argument selon lequel l'alliance de gauche serait incapable de composer des majorités. Lucie Castets a annoncé avoir établi des
"accords"
avec un certain nombre de députés centristes (MoDem, Liot) pour divers projets de loi.

Pour rappel, le Président français Emmanuel Macron a écarté ce lundi la formation d'un gouvernement soutenu par le Nouveau Front Populaire (NFP) après une série de consultations avec les responsables des partis et les présidents des chambres parlementaires.


Par voie de communiqué, l'Élysée a indiqué que cette décision est motivée par la nécessité de garantir la
"stabilité institutionnelle"
du pays. La Présidence française a souligné qu'un gouvernement formé uniquement sur la base du programme du NFP, soutenu par la plus grande alliance à l'Assemblée nationale, serait immédiatement censuré par une majorité de plus de 350 députés, rendant son action impossible.

Les réactions des partis politiques, notamment du NFP, n'ont pas tardé. La France Insoumise (LFI) a vivement critiqué cette décision. Dans un communiqué, LFI a confirmé son intention de déposer une motion de destitution (au titre de l'article 68 de la Constitution française) contre le président Emmanuel Macron, dénonçant
"un abus de pouvoir autocratique"
. Jean-Luc Mélenchon a qualifié la situation d'
"exceptionnellement grave"
et a appelé à une
"réplique populaire et politique rapide et ferme".

Dans ce contexte tendu, Emmanuel Macron a annoncé
"un nouveau cycle de consultations"
dès ce mardi, avec pour objectif de trouver une issue acceptable à cette crise politique inédite sous la Vᵉ République.

Les consultations entre le chef d'État français et les dirigeants des groupes politiques ont débuté ce vendredi 23 août. Ces échanges ont marqué la première étape d'une série de discussions visant à établir une coalition stable, nécessaire pour la gouvernance du pays après des élections législatives marquées par une absence de majorité absolue, selon une déclaration de l'Élysée.
"Le verdict des urnes contraint tout le monde à changer de logique et à rentrer dans une logique de coalition"
, selon la Présidence française.

Pour rappel, lors des élections législatives des 30 juin et 7 juillet, la coalition du NFP (gauche) a réuni le plus grand nombre de sièges à l'Assemblée nationale, avec 72 députés LFI (La France Insoumise), 66 députés socialistes et apparentés, 38 députés pour le groupe Écologiste et social, 17 députés GDR (Gauche démocrate et républicaine), soit un total de 193 sièges sur 577.


La coalition présidentielle se positionne en deuxième force politique de l'Assemblée nationale avec 99 députés Ensemble pour la République, 36 députés Les Démocrates, 31 députés Horizons & Indépendants, soit un total de 166 sièges.


Le RN et ses alliés, pourtant largement vainqueurs du premier tour des législatives, arrivent en troisième position avec 126 députés affiliés au groupe RN et 16 députés du groupe À Droite, présidé par Éric Ciotti, soit un total de 142 sièges.


Les centristes du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot) occupent 21 sièges, tandis que la Droite républicaine recense 47 sièges. Huit députés ont, par ailleurs, choisi de ne rejoindre aucun groupe et sont non-inscrits.


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