France: Le CFCM s'inquiète de la "libération de la parole raciste" dans l'Éducation nationale

14:4424/06/2023, Saturday
MAJ: 24/06/2023, Saturday
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Crédit Photo: NICOLAS MAETERLINCK / BELGA / AFP
Crédit Photo: NICOLAS MAETERLINCK / BELGA / AFP

Le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) a exprimé, vendredi, sa "tristesse" face à la "libération de la parole raciste" dans le milieu scolaire, causant une augmentation "inquiétante" en France du nombre "de femmes et de jeunes filles (...) victimes de propos et comportements discriminatoires (...) au sein des sanctuaires que sont l’école et l’Université".

Par voie d'un communiqué de presse publié vendredi, l'organisme cultuel a également dénoncé
"une conception de la laïcité erronée et contraire à la Loi",
qu'il a décrite comme un autre facteur à cette discrimination rampante dans le milieu scolaire et universitaire.


Le CFCM a aussi indiqué que ces actes et propos discriminatoires
"portent atteinte à la dignité des élèves et étudiants visés, au bon déroulement de leur scolarité, et plus globalement à la sérénité et au cadre de nos établissements éducatifs qui doivent gérer tant de défis".

Par ailleurs, l'organisme religieux a dénoncé l'instrumentalisation de
"l’assassinat odieux perpétré contre le professeur Samuel Paty"
dans la profération et l'exécution de ces propos et discriminations, ainsi que dans
"l'appel à davantage de fermeté contre ceux qu’ils qualifient de promoteurs d’un "islam politique", furent-ils des enfants de moins de dix ans".

S'inquiétant de
"l’instrumentalisation de la mémoire de Samuel Paty dans des polémiques montées parfois de toutes pièces",
le CFCM a exprimé sa crainte d'une
"profanation de cette mémoire et de ce qu’elle représente pour celles et ceux qui l’ont vécu dans leur chair".

L'organisme religieux a rappelé quelques faits récents de discriminations et de libération de la parole raciste, dans les établissements scolaires et universitaires français, notamment contre des filles portant des tenues vestimentaires qui ne présentaient pas de signe religieux ostentatoire au sens de la loi de mars 2004 sur la laïcité, notamment des "abayas".


Citant un grand nombre d'exemples, l'organisme religieux a également rappelé la prise à partie d'une étudiante de l’Université Paris Dauphine, portant un foulard lors de sa soutenance de fin d’année, l'examinatrice ayant asséné
"on est en France ici. Retournez en Afghanistan".
Ces propos ont été signalés au procureur de la République et l’Université les a qualifiés d’inadmissibles et d’intolérables dans un mail adressé aux étudiants.

Pour rappel, une enseignante de l’université Paris-Dauphine a été suspendue après avoir suggéré à une étudiante voilée de retourner
"en Afghanistan".

Citant encore d'autres d'exemples, notamment concernant des enfants de 9 ou 10 ans, le CFCM a appelé
"à l’extrême vigilance et au respect le plus strict des textes et lois en vigueur",
mettant en garde
"contre les instrumentalisations et les récupérations de toute sorte".

Le CFCM a également exprimé son
"soutien aux élèves et aux étudiantes, victimes de ces dérapages parfois blessants, violents et illégaux avec des traumatismes durables, ainsi qu’à leurs familles, les appelant à faire confiance dans les institutions de la République et aux valeurs qui animent l’immense majorité de nos concitoyens".

Par ailleurs, l'organisme cultuel a également
"son soutien au personnel et aux responsables éducatifs qui, dans leur immense majorité, mènent leur mission dignement, malgré les défis et les difficultés rencontrées, et qui voient toutes ces polémiques détourner l’attention sur les réels problèmes auxquels ils sont confrontés."

Comme rapporté ce vendredi par Anadolu, une lycéenne a été exclue de cours et placée en garde à vue, après avoir accusé son professeur d’islamophobie et de racisme, selon une information révélée jeudi soir par son avocate maître Lucie Simon sur ses réseaux sociaux.


Les faits sont intervenus après un incident lié au port d’un kimono par l’élève, un vêtement sportif qualifié de tenue à connotation religieuse par le professeur en question.


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