Crédit photo: GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
La Coordination contre le Racisme et L’Islamophobie (CRI) réfléchit à saisir la Cour Européenne des droits de l’Homme suite à la confirmation par le Conseil d'État de la dissolution de l’association, le 9 novembre 2023.
"Nous examinons actuellement la possibilité de porter notre cas devant la Cour européenne des droits de l'Homme, une démarche qui, espérons-le, mettra en lumière l'arbitraire dont nous avons été victimes et défendra le principe fondamental du droit d'association dans une société démocratique"
, annoncent les anciens responsables de l’association dans un communiqué de presse.
En effet, le 9 novembre le Conseil d’État avait publié un communiqué justifiant ses décisions.
"Après avoir apprécié le degré de gravité des provocations reprochées à ces quatre organisations, le Conseil d’État annule la dissolution des Soulèvements de la Terre mais confirme celles du Groupe Antifasciste Lyon et Environs (dit "la GALE"), de l’Alvarium et de la Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie (CRI)"
, peut-on lire dans ce communiqué.
"La Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie a publié des propos tendant à imposer l’idée que les pouvoirs publics, ou encore de nombreux partis politiques et médias, seraient systématiquement hostiles aux musulmans et instrumentaliseraient l’antisémitisme pour leur nuire. Ces publications ont suscité de nombreux commentaires haineux, antisémites et injurieux sans que l’association ne tente de les contredire ou de les effacer. Le Conseil d’État estime que sa dissolution, en tant qu’elle était fondée sur le 6° de l’article L. 212-1, n’était pas illégale"
, justifie le Conseil d'État détaillant ses motivations quant à la dissolution de l'association.
Dans leur communiqué de presse, les responsables de l’association dénoncent
"une décision qui semble refléter un arbitraire inquiétant"
. D’après eux,
"les motivations derrière cette dissolution demeurent énigmatiques, ce qui soulève des préoccupations sérieuses quant à la préservation du droit d'association"
.
Regrettant que leur association a été
"ciblée en raison de son analyse et de ses prises de position franche et sans compromis, dénonçant l'instrumentalisation de la lutte contre l'antisémitisme pour promouvoir l'islamophobie"
,
le communiqué regrette
"de constater que les accusations portées contre [eux] restent vagues, laissant entrevoir une volonté délibérée de réduire au silence une voix critique"
.
Rappelant que
"malgré une instruction de deux ans, aucun membre de [leur] association n'a été poursuivi ni même entendu dans des affaires d'incitation à la haine ou d'appel à la violence"
, les responsables jugent que
"cette dissolution semble ainsi découler davantage d'une aversion envers [leur] intégrité audacieuse à notre époque plutôt que d'une réelle préoccupation pour la sécurité publique.
Cela souligne malheureusement la fragilité de la démocratie lorsque des opinions dissidentes sont étouffées au lieu d'être débattues
.
Enfin, l’association remercie
"ses membres, ses soutiens, en particulier les avocates et avocats, qui ont courageusement défendu leur cause dans cette bataille juridique qui n'est certes pas terminée"
.
Pour rappel, la France avait aussi dissous le Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF). Désormais avec la confirmation de la dissolution du CRI, il ne reste pratiquement plus d’association de lutte contre l’islamophobie en France.
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