Chaque année au 16 octobre, la France rend hommage à Samuel Paty, un professeur d'histoire-géographie assassiné puis décapité par un terroriste le 16 octobre 2020, par l'observation d'une minute de silence dans tous les établissements scolaires. Chaque année également, les services du ministère de l'Éducation Nationale prennent soin de compter les enfants qui manqueraient de respect à cette cérémonie presque religieuse. L'objectif de ce comptage est de montrer à l'opinion, de plus en plus marquée à l'extrême-droite, que la République est vigilante, attentive, et intraitable sur la question du respect du corps enseignant.
De nombreux observateurs ont trouvé que la posture du ministre Attal était déplacée, arguant le fait qu'il s'agit avant tout d'enfants, lesquels ont un besoin primordial de bienveillance dont le ministre souhaite les en priver. D'autres s'interrogent sur la pertinence même de cet hommage à Samuel Paty, érigé en cérémonie quasi-religieuse par un pouvoir en quête de légitimité et de perspective pour 2027.
Ainsi, à l'heure où la sacralité des enseignants en mise en avant avec force, où le non respect de cette sacralité entraîne pour des enfants des signalements au Procureur de la République, force est de constater que leur salaire n'a que guère augmenté, leurs revendications ont été ignorées, et que le nom de nombreux professeurs tués par leurs élèves ou sous les coups de leur conjoint, est tu.
C'est le cas d'Agnès Lassalle, assassinée en février 2023 et complètement ignorée des médias et du gouvernement.
Peut-être n'a-t-elle pas été tuée par la bonne personne...