ÉDITION:

Extraction de cobalt en RDC: Amnesty dénonce des expulsions forcées

11:5212/09/2023, mardi
MAJ: 12/09/2023, mardi
AFP
Crédit photo: Junior KANNAH / AFP
Crédit photo: Junior KANNAH / AFP

Amnesty International accuse des multinationales de s'être livrées à des expulsions forcées, des menaces, des actes d'intimidation et de la tromperie contre les populations locales sur des sites d'extraction de cobalt et de cuivre dans le sud-est de la République démocratique du Congo, dans un rapport publié mardi.

Dans ce rapport intitulé
"Alimenter le changement ou le statu quo ?"
, Amnesty et l'Initiative pour la bonne gouvernance et les droits humains (IBGDH), une organisation basée en RDC, analysent l'impact sur les droits humains de quatre projets dans la région minière de Kolwezi (Mine de cuivre et de cobalt de Kolwezi, Mine de Mutoshi, Metalkol RTR et Mine de Kamoa-Kakula).

Les deux organisations estiment que la course à l'expansion de ces opérations minières a entraîné l'expulsion forcée de populations de leurs habitations et de leurs champs.

Ces expulsions,
"menées lorsque des entreprises cherchent à agrandir des mines industrielles(...), détruisent des vies et doivent cesser immédiatement"
, estime Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty International.

Au lieu de profiter de la croissance du secteur minier, les personnes qui vivent dans la région de Kolwezi
"se voient forcées de quitter leur logement et leurs terres agricoles pour permettre l'expansion de projets miniers industriels à grande échelle"
, selon ce rapport.

Ces expulsions sont souvent réalisées par des
"opérateurs miniers qui ont peu de considération pour les droits des populations concernées et tout aussi peu de respect pour les lois nationales destinées à limiter les expulsions forcées liées au secteur minier".

Des villages entiers ont été détruits, comme celui de Mukumbi, indique le rapport.

"Tout le village a été brûlé, on n'a rien pu récupérer. Plus personne n'avait d'argent. On n'avait rien pour survivre. On a passé des nuits et des nuits dans la brousse"
, a raconté à Amnesty Kanini Maska, une ancienne habitante.

"Cette expulsion a brisé mes rêves (...), j'ai tout perdu et je vis en permanence avec la peur de tout perdre, même si je m'installais à nouveau quelque part",
a expliqué Papy Mpanga, un autre ancien habitant du village.

La RDC est le plus grand producteur minier d'Afrique et fournit plus de 70% du cobalt mondial, métal crucial pour les batteries utilisées dans l'électronique et les voitures électriques.

Amnesty International dit reconnaître l'importance des batteries rechargeables dans la transition énergétique. Cependant, écrit l'ONG,
"décarboner l'économie mondiale ne doit pas engendrer de nouvelles violations des droits humains".

À lire également:




#RDC
#droit humains
#mines
#enfants
#Afrique
#conflits
#expulsion

Cliquez ici pour recevoir les nouvelles les plus importantes de la journée par e-mail. Abonnez-vous ici.

En devenant membre, vous consentez à recevoir des communications électroniques de la part des sites d'Albayrak Media Group et acceptez les conditions d'utilisation et la politique de confidentialité.