Ethiopie: référendum sur la création d'un 12e Etat régional

16:466/02/2023, Pazartesi
AFP
Le premier ministre éthiopien Ahmed Abiy. Crédit Photo: Tony KARUMBA / AFP
Le premier ministre éthiopien Ahmed Abiy. Crédit Photo: Tony KARUMBA / AFP

L'Ethiopie est ces dernières années agitée de nombreuses tensions communautaires, parfois meurtrières, notamment liées à des différends fonciers issus du découpage administratif.

L'Ethiopie organise lundi un référendum pour les habitants de plusieurs zones du sud du pays appelés à se prononcer sur la création d'un 12e Etat régional, le troisième scrutin de ce type en quatre ans.

Les populations concernées représentent plus de trois millions de personnes inscrites sur les listes électorales de certains territoires appartenant actuellement à l'Etat régional des Nations, Nationalités et Peuples du Sud (SNNPR), selon la commission électorale citée par la presse officielle.


Les résultats sont attendus pour le 15 février.

Depuis l'arrivée au pouvoir en 2018 de l'actuel Premier ministre Abiy Ahmed, deux nouveaux Etats régionaux ont vu le jour: la région Sidama en 2019 et celle du Sud-Ouest en 2021, qui se sont toutes deux séparées de la SNNPR, mosaïque d'ethnies minoritaires et théâtre de tensions et violences ces dernières années.


L'actuelle Constitution adoptée en 1995, quatre ans après la chute du régime militaro-marxiste du Derg, avait initialement divisé l'Ethiopie en neuf Etats régionaux, découpés selon des critères ethno-linguistiques et dotés de larges pouvoirs au sein d'un système fédéral.


Ce
"fédéralisme ethnique"
, censé offrir un degré d'autonomie aux quelque 80 communautés ethniques qui constituent l'Ethiopie, deuxième pays le plus peuplé d'Afrique avec 120 millions d'habitants, a été accusé par ses détracteurs d'exacerber les sentiments d'appartenance et d'
"ethniciser"
d'anciens différends fonciers.

La Constitution permet à tout groupe de réclamer un référendum pour former une nouvelle région, mais durant les 27 ans de règne d'une coalition dominée d'une main de fer par le Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti de l'élite tigréenne, le pouvoir fédéral a réfréné toute velléité, parfois violemment.


Les nombreuses réformes entreprises par M. Abiy à son arrivée au pouvoir, après plus de deux ans de contestation populaire dénonçant la mainmise de la minorité tigréenne sur le pouvoir, a libéré les revendications territoriales et identitaires.


Un conflit armé meurtrier d'ampleur a opposé le pouvoir fédéral aux dirigeants de la région du Tigré, issus du TPLF, de novembre 2020 à novembre 2022. Une insurrection se déroule actuellement dans la région d'Oromia, la plus grande et la plus peuplée d'Ethiopie.


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