ÉDITION:

Amnesty demande une enquête pour crimes de guerre à Gaza

La rédaction
10:485/09/2024, jeudi
MAJ: 5/09/2024, jeudi
AFP
Les destructions des immeubles à la suite d'une attaque israélienne dans la ville de Gaza, le 04 septembre 2024.
Crédit Photo : AA / Archive
Les destructions des immeubles à la suite d'une attaque israélienne dans la ville de Gaza, le 04 septembre 2024.

Une enquête internationale pour "crimes de guerre" doit être ouverte contre l'armée israélienne, qui a détruit de manière "injustifiée" des quartiers entiers de Gaza le long de la frontière de l'enclave palestinienne avec Israël afin de créer une zone tampon, dénonce Amnesty International jeudi.

Selon l'ONG de défense des droits de l'homme, plus de 90 % des bâtiments semblent avoir été
"détruits ou gravement endommagés,"
et 59 % des cultures détériorées entre octobre 2023 et mai 2024 sur une bande de 1 à 1,8 km le long du mur séparant les deux territoires.

Ces dommages couvrent au total 58 km², soit environ 16 % du territoire de la bande de Gaza, calcule Amnesty.

Dans quatre zones où l'ONG a enquêté,
"des structures ont été délibérément et systématiquement démolies"
après que l'armée israélienne en ait pris le contrôle, en dehors des combats avec le Hamas, précise le rapport publié jeudi.

"La campagne de ruine incessante de l'armée israélienne à Gaza est une campagne de destruction injustifiée,"
regrette Erika Guevara-Ross, directrice générale d'Amnesty International. De plus, elle a ajouté:

La création d'une 'zone tampon' ne doit en aucun cas constituer une sanction collective pour la population civile palestinienne qui vivait dans ces zones.

Amnesty affirme avoir adressé des questions aux autorités israéliennes début juillet, mais n'avoir obtenu aucune réponse deux mois plus tard.


Israël a lancé une offensive d'ampleur à Gaza qui a fait jusqu'à présent au moins 40 861 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas, provoquant un désastre humanitaire et sanitaire et le déplacement de la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants. La majorité des victimes sont des femmes et des mineurs, selon l'ONU.

En août, l'ONU estimait aussi que près des deux tiers des bâtiments gazaouis avaient été endommagés ou détruits depuis le 7 octobre 2023.


Quartiers entièrement rasés


Mais le droit international humanitaire, auquel tout belligérant d'un conflit est soumis,
"interdit la destruction des biens d'un adversaire, sauf si celle-ci est justifiée par une nécessité militaire impérieuse,"
et les attaques contre des biens civils sont également
"interdites,"
rappelle Amnesty International.

Or, bien que certaines structures détruites aient
"probablement déjà été utilisées par des groupes armés,"
cela ne suffit pas à "
transformer des écoles, des logements ou des mosquées en objectifs militaires,"
souligne l'ONG.

Et si Israël estimait nécessaire la création d'une zone tampon pour protéger sa population des attaques venant de Gaza,
"il semble qu'il existait d'autres solutions sur le territoire israélien"
permettant d'atteindre le même résultat, mais qui n'ont
"pas été envisagées,"
poursuit-elle.

L'ONG affirme s'être appuyée notamment sur des images satellites, des témoignages et des vidéos filmées le long de la ligne de démarcation, dont certaines, publiées par des militaires israéliens, sont devenues virales sur les réseaux sociaux.

Trois d'entre elles montrent des soldats souriants qui fument des cigarettes, trinquent, et/ou tiennent un narguilé, pendant que derrière eux d'importantes explosions retentissent, pulvérisant des maisons et immeubles. Barbara Marcolini, d'Amnesty, décrit:


Ces vidéos montrent le comportement des soldats. Ils sont détendus, et même joyeux, ce qui montre qu'ils ne sont pas menacés.

"Il n'y a pas de confrontation armée au moment de ces destructions" "sans précédent" dans le conflit, avec des "quartiers entiers (...) complètement rasés,"
ajoute-t-elle.

Dans ce contexte, on comprend mieux pourquoi elles devraient faire l'objet d'une enquête pour crime de guerre.

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