Donald Trump face à une peine symbolique et historique avant la Maison Blanche

11:2510/01/2025, vendredi
AFP
Le 47e président des États-Unis, Donald Trump.
Crédit Photo : CHARLY TRIBALLEAU / AFP
Le 47e président des États-Unis, Donald Trump.

Donald Trump devient vendredi le premier président élu de l'histoire des États-Unis à écoper d'une sanction pénale, dans l'affaire des paiements occultes à une star de films X, un moment très symbolique qu'il a tout fait pour éviter avant son entrée à la Maison Blanche.

Jusqu'au dernier jour et jusque devant la Cour suprême à Washington, les avocats du 45e et bientôt 47e président américain ont multiplié les recours en brandissant son immunité présidentielle passée et à venir, afin d'empêcher le juge de sanctionner leur client.


Coup de tonnerre jeudi soir: la Cour suprême des Etats-Unis a rejeté par cinq voix contre quatre son ultime recours. Sur les neuf juges qui la composent, six sont conservateurs, dont trois nommés par le républicain.

Ainsi, avec ce prononcé d'une peine par le juge Juan Merchan, plus de sept mois après avoir été déclaré coupable par un jury de 12 citoyens unanimes devant une cour pénale de Manhattan, Donald Trump va entrer le 20 janvier, à 78 ans, à la Maison Blanche avec l'étiquette d'un repris de justice.


Mais le fardeau sera surtout symbolique, pour celui qui a échappé à toute conséquence judiciaire dans les trois autres affaires où il avait été inculpé, dont la plus grave devant la justice fédérale pour ses tentatives illégales d'inverser les résultats de l'élection présidentielle de 2020.

Dans ce dossier, le procureur spécial Jack Smith a abandonné les poursuites après l'élection de Donald Trump le 5 novembre, alors que le procès n'avait pas commencé.


Le futur président n'est pas contraint de venir en personne devant le tribunal pénal de Manhattan, le juge lui ayant accordé la possibilité de comparaître par vidéo à l'audience prévue à 09H30 (14H30 GMT).

Le magistrat, que Donald Trump avait accablé d'injures sur les réseaux sociaux, a aussi garanti qu'une peine de prison,
"impossible à mettre en oeuvre"
, était exclue pour celui qui s'apprête à gouverner la première puissance mondiale.

"Doigt d'honneur"


Juan Merchan a indiqué qu'il était enclin à prononcer une dispense de peine ayant pour effet d'entériner la culpabilité de Donald Trump et de lui permettre ainsi de faire appel.


"C'est un doigt d'honneur (de Donald Trump) au juge, au jury, et à la justice"
, s'indigne auprès de l'AFP l'ancien procureur de New York et professeur de Droit à l'université Pace, Bennett Gershman.

Au printemps dernier, celui qui était encore candidat à la présidentielle devait se rendre presque chaque jour pendant six semaines dans une salle d'audience au décor vieillot et sommaire de la cour pénale, et assister aux débats dans cette affaire mêlant politique, argent et scandale sexuel.


Le jury l'avait reconnu coupable de 34 délits de falsifications comptables pour cacher aux électeurs le paiement de 130.000 dollars à la star de films X Stormy Daniels, à la fin de sa première campagne victorieuse en 2016 contre Hillary Clinton, dont le procès avait révélé les coulisses. 

L'argent avait été versé pour acheter le silence de l'actrice sur une relation sexuelle qu'elle affirmait avoir eue en 2006 avec l'ancien magnat de l'immobilier, relation qu'il a toujours niée.


Assailli par les recours des avocats et à la suite d'une décision majeure de la Cour suprême le 1er juillet sur l'immunité présidentielle, le juge Merchan a dû repousser à plusieurs reprises le prononcé de la peine, de juillet à septembre, puis à novembre, après la présidentielle.


La victoire de Donald Trump a déclenché une nouvelle salve de recours de la défense, mais Juan Merchan a maintenu la sentence.


Comme dans les autres affaires où il était poursuivi, Donald Trump s'est présenté comme la victime d'une
"chasse aux sorcières"
orchestrée par ses adversaires politiques, un discours qu'il a tenu inlassablement et dont ses partisans étaient convaincus, dans un pays où les sondages montrent que la confiance dans les institutions s'est nettement érodée ces dernières années.

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