France: les descendants d'immigrés tout autant discriminés que les immigrés

16:0522/11/2024, Cuma
MAJ: 22/11/2024, Cuma
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Selon cette étude, l'origine géographique est le "premier facteur de discriminations".
Crédit Photo : NguyenBinh735 / Pixabay
Selon cette étude, l'origine géographique est le "premier facteur de discriminations".

Les descendants d'immigrés en France se déclarent tout autant, voire plus que les immigrés avoir été discriminés, selon une enquête de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), publiée jeudi 21 novembre et intitulée "France, portrait social. Edition 2024".

Selon cette enquête réalisée auprès d'environ 27 000 personnes âgées de 18 à 59 ans, et menée avec l'Institut national des études démographiques, un quart des immigrés et des descendants d'immigrés
"déclarent avoir connu 'souvent' ou 'parfois' des traitements inégalitaires ou des discriminations au cours des cinq dernières années'',
rapporte Le Monde.

La France compte 7,2 millions d'immigrés – dont 51 % sont des femmes et un tiers ont acquis la nationalité française –, soit 10,6 % de la population.

L'Hexagone compte également huit millions de descendants d'immigrés (dont 56 % n'ont qu'un seul parent immigré), alors que plus de 45 % des immigrés ou descendants, sont originaires du continent africain.


Les descendants d'immigrés d'origine européenne sont
"moins nombreux à rapporter des expériences de discrimination (13 %) que les immigrés des mêmes origines (19 %)".

Cependant, indique l'Insee, il y a un
"paradoxe de l'intégration"
pour les individus aux descendances extra-européennes:

Alors qu'ils sont nés en France et y ont majoritairement effectué leur scolarité, ils déclarent plus souvent avoir subi de discriminations que les immigrés de même origine.

C'est le cas de 34 % des enfants d'immigrés d'origine asiatique et africaine, contre 26 % des immigrés de la première génération de même origine, souligne l'enquête.


Toujours selon cette étude, l'origine géographique est le
"premier facteur de discriminations".

Ainsi, un immigré ou un descendant d'immigré d'Afrique (hors Maghreb) a trois fois plus de risques d'avoir été victime de discriminations dans les cinq dernières années qu'un immigré ou un descendant d'immigré d'Europe du Sud.


Par ailleurs
"15 % des descendants d'immigrés du Maghreb déclarent avoir été moins bien traités que les autres élèves dans les décisions d'orientation, tout comme 14 % des descendants d'immigrés des autres pays d'Afrique ou encore de Türkiye ou du Moyen-Orient (12 %)".
Or 4 % seulement des descendants d'immigrés d'Europe du Sud ont subi le même traitement.

Concernant le ressenti des immigrés ou de leurs descendants d'être perçus comme n'étant pas Français et renvoyés à leurs origines, l'étude indique qu'un quart des immigrés du Maghreb et 30 % des descendants d'immigrés du Maghreb disent qu'on leur demande souvent leur origine. C'est aussi le cas de plus de 40 % des immigrés d'Afrique ou de leurs descendants, ainsi que de plus du tiers des immigrés d'Asie ou de leurs descendants.


"Plus ces situations sont fréquentes, plus le sentiment d'une altérité subie se renforce",
souligne l'Insee.

Plus de 45 % des immigrés considèrent ainsi ne pas être vus comme Français. C'est moins le cas de leurs descendants (20 %) même si la proportion augmente pour ceux de descendance africaine ou asiatique (29 %), précise Le Monde.

L'Insee souligne que les descendants d'immigrés non européens
"continuent à expérimenter l'altérisation connue par les immigrés, et celle-ci contredit leur aspiration à l'égalité de traitement et les conduit à mieux identifier les discriminations".​​​​​​​

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