Les opérations de recherche sont toujours en cours dans le très vaste Golfe de Gabès, caractérisé par de forts courants marins, pour trouver d'autres survivants, selon la même source.
Le dernier naufrage connu au large des côtes tunisiennes a fait 11 morts et 44 disparus au large du port de Sfax (centre-est), avaient annoncé des sources judiciaires le 7 août. Seuls deux des migrants, tous originaires d'Afrique subsaharienne avaient pu être secourus.
Douze corps avaient été retrouvés pendant le week-end dernier sur une plage au nord de cette ville, la deuxième de Tunisie (située à environ 140 km au nord de Gabès) sans que la justice puisse immédiatement dire s'ils étaient liés au naufrage au large de Sfax.
Sfax est cette année l'épicentre des tentatives de traversées de la Méditerranée au départ des côtes tunisiennes, distantes, à leur point le plus proche, d'environ 130 kilomètres de l'île italienne de Lampedusa.
Et en juillet, beaucoup d'autres ont décidé de tenter la traversée après que des centaines d'Africains ont été chassés de Sfax, suite à la mort d'un Tunisien le 3 juillet dans une rixe entre migrants et habitants.
Plus de 2.000 autres africains ont été au même moment "expulsés" par les forces de sécurité tunisiennes vers des zones désertiques et inhabitées aux frontières avec Libye, à l'est, et Algérie, à l'ouest, selon des sources humanitaires à l'AFP. Un total de 27 personnes sont mortes dans le désert tuniso-libyen, et 73 autres sont portées disparues, selon ces sources humanitaires.
Au 20 juin, la garde nationale tunisienne a dit avoir intercepté sur six mois 34.290 migrants, en majorité d'Afrique subsaharienne, contre 9.217 sur la même période de 2022.
Des milliers de Tunisiens prennent aussi la mer chaque année à la recherche d'une vie meilleure en Europe. Ils représentent depuis le début de l'année la quatrième nationalité parmi les arrivants en Italie, derrière les Ivoiriens, les Guinéens et les Egyptiens.
La Tunisie, en proie à de graves difficultés financières traverse aussi une profonde crise politique depuis le coup de force par lequel le président Saied s'est emparé de tous les pouvoirs le 25 juillet 2021. Une vingtaine d'opposants, dont des figures connues, ont été emprisonnés depuis février.