Après 9 mois en prison, un Palestinien libéré par Israël lutte contre les séquelles physiques et psychologiques

La rédaction
17:4710/07/2024, mercredi
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Moazaz Obaiat, Palestinien libéré après neuf mois de détention administrative par Israël, le 10 juillet 2024.
Crédit Photo : X /
Moazaz Obaiat, Palestinien libéré après neuf mois de détention administrative par Israël, le 10 juillet 2024.

Moazaz Obaiat, un Palestinien de 37 ans, a été emprisonné par Israël pendant neuf mois en tant que "détenu administratif". Il lutte maintenant contre les cicatrices physiques et psychologiques de la prison quelques jours après avoir été libéré.

Originaire de Bethléem, dans le sud de la Palestine occupée, il a été arrêté lors des récentes vagues d'arrestations par Israël après le 7 octobre. Conformément à la loi militaire israélienne, il a été détenu sans connaître les charges portées contre lui. Sa libération est intervenue après une détention de neuf mois dans les prisons israéliennes.


Moazaz Obaiat, porte les marques des tortures subies et a été transféré à l'hôpital de Bethléem pour recevoir des soins.


Bien qu'il soit maintenant entouré de sa famille à l'hôpital, il peine encore à se situer, affecté par les séquelles psychologiques de la torture.

Témoignage de Moazaz Obaiat


Moazaz Obaiat, encore éprouvé par les tortures subies, a du mal à s'exprimer mais partage son expérience:


Ils ne m'ont pas battu ce soir. Des gardiens masqués sont entrés dans ma cellule mais ne m'ont pas touché.

Conditions de détention et traitement inhumain


Moazaz Obaiat, compare la prison où il était détenu, située dans le désert de Najaf (Néguev), au camp de Guantanamo, célèbre pour ses méthodes brutales de traitement des prisonniers:
"J'ai vu des prisonniers se faire tuer. Ils nous piétinaient avec leurs chaussures. Après ma détention, ils m'ont emmené pour un interrogatoire militaire. Ils m'ont traité de 'meurtrier' alors que je n'ai jamais tué personne. J'ai des fractures à la tête et aux mains à cause des coups reçus. Ils ont ciblé des zones déjà blessées par le passé"
, a-t-il déclaré.

Il a lancé un appel à l'action pour la libération des prisonniers palestiniens détenus en Israël.


Impact sur la santé de Moazaz Obaiat


Son père, Halil Obaiat, témoigne de la transformation de son fils après sa libération:
"Mon fils, autrefois athlète passionné de culturisme et père de cinq enfants travaillant dans une boucherie, est revenu affaibli. Il a perdu la mémoire, est presque paralysé et a du mal à marcher. Il a également du mal à reconnaître sa famille. Il pesait 110 kg à son entrée en prison et pèse maintenant près de 50 kg".

Le père affligé rapporte que son fils a été battu et torturé tout au long de sa détention.


Le Dr Nizar Kumsiyeh, médecin en chef à l'hôpital de la communauté arabe de Bethléem, où Moazaz Obaiat reçoit des soins, a noté les ecchymoses sur son corps. De plus, il a expliqué:


Il souffre toujours de traumatismes sévères, pensant parfois encore être en prison.

Le traitement de Moazaz Obaiat sera adapté en fonction des résultats des tests médicaux, mais il faudra du temps pour améliorer son état psychologique.


Situation des prisonniers palestiniens en Israël


Israël pratique la
"détention administrative"
permettant de maintenir les Palestiniens en détention de 1 à 6 mois, extensible jusqu'à 5 ans sans révéler les charges précises, sous prétexte de menace pour la sécurité nationale.

Selon la Société des prisonniers palestiniens, 3 380 Palestiniens, y compris des femmes et des enfants, sont actuellement détenus en Israël sans connaître les raisons de leur incarcération.


L'armée israélienne et les unités de sécurité ont arrêté plus de 9 600 Palestiniens depuis le 7 octobre, intensifiant l'usage de la torture et des mauvais traitements dans les prisons.

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a été critiqué pour ses déclarations incendiaires sur le traitement des prisonniers palestiniens.


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