La lecture des noms des personnes exécutées pendant la terreur entre 1936 et 1938 est organisée chaque année par l'ONG Memorial, co-lauréate du prix Nobel de la paix 2022 et dont la justice russe a ordonné la dissolution fin 2021, quelques semaines avant l'assaut contre l'Ukraine le 24 février 2022.
Memorial a cependant annoncé que les autorités avaient interdit le rassemblement sur la Loubianka. Dimanche, le site était entouré de barrières métalliques avec une forte présence policière.
Oleg Orlov, un responsable de Memorial récemment condamné à une amende pour avoir dénoncé l'offensive contre l'Ukraine, était malgré tout présent sur place, a constaté l'AFP. Et plusieurs ambassadeurs occidentaux, y compris ceux de la France et des Etats-Unis, ont déposé des fleurs.
Fondée en 1989, Memorial documente les crimes de l'URSS et lutte en parallèle pour la défense des droits humains et des prisonniers politiques en Russie.
Le Kremlin ne nie pas les répressions soviétiques mais les minimise, en les présentant comme une tragédie sans réel coupable. En parallèle, il glorifie bruyamment la puissance géopolitique et militaire de l'URSS.
Selon des historiens russes et occidentaux, la terreur stalinienne, qui a connu son apogée dans les années 1937-1938, a fait quelque 20 millions de morts en incluant les exécutions massives, les morts au Goulag et en déportation dans des zones insalubres, ainsi que la famine en Ukraine et dans plusieurs régions de Russie.