Prise dans des filets, immobile entre les mains du vétérinaire, la chauve-souris est une espèce considérée comme un réservoir de virus.
Omar Garcia collabore à un programme franco-mexicain de recherche scientifique sur les agents pathogènes zoonotiques (virus, bactéries, parasites) à l'origine de nombreuses épidémies ces dernières décennies en zones tropicales, comme Ebola par exemple.
Concernant le Covid-19, les scientifiques estiment largement que la pandémie a démarré parce qu'un animal a transmis le virus à l'humain, probablement sur le marché chinois de Huanan, à Wuhan.
Des chercheurs et des responsables américains défendent toutefois l'hypothèse d'une fuite de laboratoire, ce que la Chine conteste.
Forts de ce chiffre, les scientifiques de l'Institut de recherche et de développement (IRD) et de l'Université nationale autonome du Mexique (Unam) ont choisi le Yucatan, zone tropicale à risques comme ailleurs dans le monde (Afrique centrale, Asie du Sud-Est).
L'objectif de la mission franco-mexicaine consiste à comprendre comment les agents pathogènes, qui circulent entre les animaux, oiseaux, rongeurs et moustiques, peuvent potentiellement toucher les hommes, explique Audrey Arnal, chercheuse à l'IRD.
Le travail de terrain commence au petit matin avec la pose de filets pour capturer les oiseaux et les chauves-souris.
Vient ensuite la prise de sang ou d'autres fluides par les scientifiques qui identifient l'animal et consignent des données, avant de le libérer.
Puis vient le temps de l'analyse, sur place à Mérida dans le laboratoire franco-mexicain Eldorado, ou à Mexico.
Dans une étape ultérieure, l'équipe envisage de faire des prises de sang sur les populations locales pour déterminer si elles sont porteuses d'un virus d'origine animale.
En attendant, le projet inclut des visites à ces communautés rurales et des entretiens sur les thématiques sociales et environnementales, sur fond d'extension des zones agricoles et touristiques.
Il faut un échange de savoirs avec les communautés.
Fin décembre, début janvier, 1,7 million de volailles porteuses de la grippe aviaire ont été sacrifiées au Yucatan, avait indiqué le responsable local du Développement rural, Jorge Andrés Diaz Loeza, selon qui la situation était sous contrôle.
Dans la péninsule, des milliers d'arbres ont par ailleurs été coupés pour la construction du train Maya, un chantier d'une longueur de 1.554 km qui doit être inauguré en décembre.
Sous le feu des critiques des défenseurs de l'environnement, le gouvernement affirme avoir compensé en plantant d'autres arbres.