Combats dans l'est de la RDC: un soldat kényan de la force est-africaine tué

10:3226/10/2023, Perşembe
MAJ: 26/10/2023, Perşembe
AFP
Un soldat de la Force de défense kenyane. Crédit photo: CARL DE SOUZA / AFP
Un soldat de la Force de défense kenyane. Crédit photo: CARL DE SOUZA / AFP

Un soldat kényan de la force régionale est-africaine déployée dans l'est de la République démocratique du Congo a été tué mardi lors de combats entre groupes armés pro-gouvernementaux et rebelles du M23, qui se sont poursuivis mercredi.

"Des éclats d'obus ont blessé un soldat, qui a malheureusement succombé à ses blessures alors qu'il recevait des soins à Goma"
, capitale provinciale du Nord-Kivu, a indiqué mercredi matin à l'AFP une source au sein de l'EACRF (force régionale de la Communauté d'Afrique de l'Est).

"Aucun groupe armé n'a directement pris pour cible le contingent kényan depuis son déploiement"
, a ajouté cette source, en démentant des informations selon lesquelles des soldats kényans auraient été pris dans une embuscade.

Depuis mardi, de violents affrontements opposent la rébellion du M23 à l'armée congolaise (FARDC) et des groupes de combattants se faisant appeler
"patriotes"
(
"wazalendo"
), dans la région de Kibumba, à une vingtaine de km au nord de Goma. L'armée a notamment engagé un avion de chasse contre les rebelles.

"Le M23 combattait les wazalendo en tirant des mortiers. Un obus a atterri près de soldats kényans"
déployés pour
"protéger les civils"
, a expliqué la source au sein de l'EACRF.

L'armée congolaise avait annoncé mardi soir la mort d'un soldat de l'EACRF, sans préciser sa nationalité mais en accusant le M23 d'être l'auteur du tir mortel.

Enquêtes ouvertes


Dans un communiqué diffusé mercredi soir, la force de l'EAC a annoncé que
"des enquêtes visant à établir les circonstances dans lesquelles"
le soldat kényan avait été tué
"ont été ouvertes"
.

La force constate aussi dans ce texte que
"l'accord de cessez-le-feu entre les FARDC et le groupe armé M23 a été violé"
. Elle appelle
"au retour"
de cet accord et
"à la cessation des hostilités"
.

Après une matinée calme, les combats ont repris mercredi dans le même secteur, à la lisière du parc des Virunga, réserve naturelle connue pour ses gorilles de montagne.


"Les bombardements que vous entendez, ce sont des tirs d'appui des FARDC aux unités qui sont sur le terrain du côté de Kibumba"
, a indiqué un habitant de la localité voisine de Kibati, interrogé par téléphone depuis Goma.

"Les unités sont dans le parc pour chasser l'ennemi. Ils nous tirent dessus à l'arme lourde et nous répliquons"
, a déclaré une source sécuritaire ayant requis l'anonymat.

Un représentant de la société civile de Kibumba a également confirmé les affrontements, ajoutant que les rebelles avaient
"demandé à la population de s'éloigner des combats"
.
"Hier, des maisons ont été détruites par les bombardements"
, a-t-il dit.

Le M23 ("Mouvement du 23 mars") est une rébellion majoritairement tutsi, soutenue par le Rwanda selon de nombreuses sources, qui a repris les armes fin 2021 après plusieurs années de sommeil et s'est emparé de vastes pans de territoire du Nord-Kivu.

Après six mois d'un calme précaire entrecoupé d'attaques, les combats ont repris début octobre dans les territoires de Masisi et Rutshuru, avant de toucher mardi Kibumba, dans le territoire de Nyiragongo, plus proche de Goma, ville stratégique de plus d'un million d'habitants.


La force est-africaine, qui comprend des soldats kényans, ougandais, burundais et sud-soudanais, a été déployée dans la région à partir de novembre 2022. Comme celle de l'ONU présente en RDC depuis 24 ans, elle est très critiquée par Kinshasa qui lui reproche de ne pas contraindre les rebelles à déposer les armes.


À lire également:



#Kenya
#RDC
#Afrique
#M23
#morts
#soldats