L'ancien dirigeant cambodgien Hun Sen a été promu président du Sénat le 3 avril, prenant un rôle cérémonial clé moins d'un an après avoir cédé le pouvoir à son fils.
L'ancien Premier ministre du Cambodge, Hun Sen, qui a cédé sa place à son fils l'été dernier après près de quarante ans au pouvoir, est devenu mercredi le président du Sénat, un rôle honorifique qui lui permet de maintenir son emprise sur le pouvoir.
C'est
"un honneur"
, s'est-il réjoui après le vote, promettant de renforcer le développement de la diplomatie à travers ses nouvelles fonctions.
"C'est la première fois que je m'assois sur un fauteuil aussi élevé"
, a-t-il déclaré.
Les 62 sénateurs, en grande majorité affiliés au parti contrôlé par le clan Hun, ont unanimement désigné l'ancien dirigeant âgé de 71 ans, seul candidat.
Au Cambodge, le président du Sénat assure l'intérim comme chef d'État en l'absence du roi et participe à la désignation d'un nouveau souverain après la mort ou l'abdication du monarque précédent, siégeant au Conseil du Trône.
Sans être chef du gouvernement, Hun Sen conserve ainsi son emprise sur les affaires du royaume, selon un analyste.
"Le Sénat n'est pas un organe politique ou législatif puissant, mais il joue un rôle cérémoniel de premier plan, en tant que symbole politique le plus élevé de la nation"
, a déclaré l'expert politique Ou Virak dans un entretien à l'AFP.
Hun Sen a établi une dynastie familiale à la tête du petit royaume pauvre d'Asie du Sud-Est. Le nouveau gouvernement dirigé par son fils aîné, Hun Manet, comprend plusieurs membres de sa famille ainsi que plusieurs enfants d'alliés de Hun Sen à des postes d'importance. En février, son fils cadet, Hun Many, a été promu vice-Premier ministre.
Depuis son arrivée au pouvoir en 1985, Hun Sen a contribué à moderniser un pays ravagé par la guerre civile et le génocide, mais pour ses détracteurs, son règne a également été marqué par la destruction de l'environnement, une corruption endémique et l'élimination de la quasi-totalité de ses rivaux.
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