Six personnes, dont des acteurs de la société civile au Burkina Faso, ont été interpellées et placées en garde à vue pour "association de malfaiteurs", "divulgation de fausses informations" et "incitation à un attroupement armé ou non armé", a annoncé dimanche le procureur Harouna Yoda.
Début mai, la Division des Investigations Criminelles (DIC) avait lancé une enquête après la diffusion de messages audios sur les réseaux sociaux appelant à brûler le palais du Mogho Naaba, chef traditionnel des mossis, l'ethnie majoritaire au Burkina Faso.
Le 2 mai, un premier audio avait dépeint le Mogho Naaba comme un opposant au régime du capitaine Ibrahim Traoré, au pouvoir depuis un putsch en septembre 2022.
Le lendemain, deux audios avaient suivi annonçant une attaque imminente contre le palais du monarque et appelant cette fois à s'y opposer.
Il avait récemment été condamné à deux ans de prison avec sursis pour avoir menacé de mort un célèbre journaliste.
Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d'Etat militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences terroristes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant et qui s'est étendue au-delà de leurs frontières. Une cinquantaine de civils ont été tués cette semaine, dans diverses parties du pays.
Depuis sept ans, les violences ont fait plus de 10.000 morts civils et militaires selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés internes.