- 26.11.2024, mardi
- 03:07
Le général Soe Win, commandant en chef adjoint des services de défense, participant à une réunion présidée par le chef militaire, le général Min Aung Hlaing, à la Fédération des chambres de commerce et d'industrie de l'Union du Myanmar à Naypyidaw, au Myanmar le 3 février 2021.
En Birmanie, le numéro deux de la junte au pouvoir a appelé à la tenue en octobre d'un recensement national, étape jugée indispensable par l'armée avant de futures élections, en dépit des combats qui font rage dans plusieurs régions, a rapporté mardi un journal d'Etat.
Lors d'un déplacement à Rangoun, la plus grande ville du pays lundi, le général Soe Win a
"signalé l'importance des préparatifs en vue de comptabiliser la population et les ménages à travers la nation du 1er au 15 octobre 2024"
, selon le Global New Light of Myanmar.
Les militaires ont pris le pouvoir en 2021 en justifiant leur coup d'Etat par des allégations de fraudes massives aux élections de 2020, largement remportées par la Ligue nationale pour la démocratie (LND) d'Aung San Suu Kyi.
Des responsables de l'armée ont affirmé qu'un recensement de la population était nécessaire avant d'organiser de nouvelles élections, promises par la junte et qui pourraient intervenir en 2015, selon des responsables de partis soutenus par les militaires.
En octobre, la junte a organisé un recensement test dans des quartiers de plusieurs villes comme Naypyidaw, la capitale, ou Mandalay, deuxième plus grande ville de Birmanie. A Rangoun, les autorités locales ont fait état à Soe Win de
"l'avancement des préparatifs en vue de la collecte des données du recensement"
, a écrit le journal sans plus de détails.
Selon les critiques, le recensement sera utilisé pour renforcer la surveillance des opposants à la junte, notamment des milliers de fonctionnaires, de médecins et d'enseignants qui n'ont pas repris le travail depuis le coup d'Etat en signe de protestation.
Depuis 2021, le pays d'Asie du Sud-Est est plongé dans une guerre civile sanglante, avec des affrontements quotidiens entre l'armée et ses opposants, des explosions de violence touchant des civils, et des assassinats ciblés.
L'armée a reconnu que des pans entiers du pays n'étaient plus sous son contrôle et a réactivé en février une loi de conscription militaire tombée en désuétude. Selon les analystes, des élections seraient prises pour cible par les opposants de la junte et provoqueraient de nouvelles effusions de sang. Pour les Etats-Unis, tout scrutin organisé sous la junte serait
"un simulacre"
.
La Russie, proche alliée d'une junte isolée sur la scène internationale, a déclaré qu'elle soutenait au contraire ce projet.
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