Biden en colère contre Netanyahu, les deux hommes ne se sont pas parlé depuis 21 jours

Crédit Photo : YASSER AL-ZAYYAT / AFP

Pour l'opinion publique mondiale, Biden est autant responsable que Netanyahu.

Un média israélien a affirmé, lundi, que le président américain Joe Biden est "en colère" contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, pour des raisons incluant le dossier de l'aide humanitaire à Gaza, et son incapacité à dévoiler ses intentions concernant le territoire palestinien après la guerre.

Selon Channel 14 (privée), réputée proche de la droite israélienne,

"Biden et Netanyahu ne se sont pas parlé depuis 21 jours, alors qu'ils étaient en contact quasi-quotidien au début de la guerre."

Et d'expliquer que les États-Unis sont particulièrement

"en colère"

à propos de l'aide humanitaire qu'Israël autorise à entrer dans la Bande, Washington la jugeant

"insuffisante."

Les responsables de l'enclave côtière ont confirmé à plusieurs reprises que l'aide humanitaire qu'elle reçoit ne répond pas aux besoins de la population, tandis que le journal israélien Haaretz a déclaré,

au début du mois de janvier, que cette aide ne répondait même pas à 10 % des besoins de la Bande de Gaza.

Channel 14 a indiqué que la colère américaine était également due au

"refus de Netanyahu d'annoncer le plan d'après-guerre pour Gaza"

, alors qu'aucun commentaire officiel n'a été émis par le bureau de Netanyahu ou par la partie américaine.

A ce jour, le Conseil national de sécurité israélien a tenu 10 réunions pour discuter du lendemain de la guerre, et le Cabinet ministériel de sécurité élargi a tenu une réunion, sans qu'aucune caractéristique du plan d'après-guerre n'apparaisse clairement.

Dimanche, le Yedioth Ahronoth a cité des proches du président Biden qui ont déclaré que le sentiment dominant au sein de l'administration américaine est que Netanyahu ne veut pas mettre fin à la guerre à Gaza, pour des raisons

"personnelles et politiques".

À plusieurs reprises, les responsables américains ont confirmé leur soutien au contrôle de la Bande de Gaza par l'Autorité palestinienne après la fin de la guerre, une proposition que Netanyahu a toujours rejetée.

Selon la même chaîne,

"Netanyahu ne veut pas divulguer le plan avant la fin des délibérations de la Cour internationale de justice de La Haye, afin qu'on ne prétende pas qu'Israël se prépare à occuper ou à contrôler la Bande de Gaza pendant une longue période."

Jeudi et vendredi, la Cour internationale de justice de La Haye a tenu deux audiences publiques dans le cadre du début de l'examen du recours déposé par l'Afrique du Sud contre Israël, accusé d'avoir commis des

"crimes à caractère génocidaire"

à l'encontre des Palestiniens de la Bande de Gaza.

Fausse "je te cause plus" ?

Cependant, selon plusieurs experts, l'idée d'une prétendue

"mésentente"

ne serait qu'une tentative de dissimulation visant à "

apaiser une opinion publique de plus en plus critique envers l'Amérique et l'Occident en général".

Déjà, le sionisme de Biden est de notoriété publique. De même, malgré des difficultés budgétaires, les USA continuent de financer Israël en lésant sa propre population.

De plus, il est indéniable que l'opinion publique a noté l'hypocrisie croissante de l'Occident, adoptant une position belliqueuse envers la Russie tout en soutenant inconditionnellement Israël.

De même, les États-Unis et le Royaume-Uni ont justifié des bombardements au Yémen pour protéger leurs intérêts commerciaux, malgré les pertes humaines importantes à Gaza, avec plus de 24 000 morts et un nombre équivalent de disparus.

Bien que les occidentaux se disent préoccupés par le sort des otages, ils n'expliquent pas clairement comment ils prévoient de sauver ces otages susceptibles de périr sous les bombes,

à moins que les armes israéliennes ne mettent pas en danger des vies israéliennes.

D'ailleurs, le Hamas a signalé la mort de deux otages et exprimé son manque de nouvelles concernant plusieurs d'entre eux.

Face à cette situation explosive, l’Afrique du Sud a sauvé l'honneur du monde.

En effet, le 29 décembre dernier, l'Afrique du Sud a saisi la Cour internationale de justice, accusant Israël de commettre des

"crimes à caractère génocidaire"

dans la Bande de Gaza, qui est soumise à une guerre féroce depuis plus de 3 mois.

Depuis le 7 octobre dernier, l'armée israélienne mène une guerre dévastatrice à Gaza qui, à la date de lundi, a fait 24 100 morts et 60 832 blessés, et provoqué le déplacement de plus de 85 % de la population de la Bande (environ 1,9 million de personnes), selon les autorités de la Bande et les Nations Unies.