Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye doit s'adresser à la nation jeudi soir pour éclaircir l'horizon politique, plus de cinq mois après son entrée en fonction, sur la promesse d'un changement profond.
À partir de jeudi, le chef de l'État peut décider de dissoudre le Parlement hostile au pouvoir et de convoquer des élections législatives anticipées. Cela pourrait lui donner la majorité nécessaire pour mettre en œuvre sa politique, selon les délais prévus par la Constitution.
Il s'exprimera à 20H00 (locales et GMT), a annoncé la télévision nationale RTS, sans préciser le thème de son allocution.
Cependant, les nouvelles autorités n'ont toujours pas initié de projet majeur, certains justifiant cette lenteur par l'absence de majorité au Parlement.
Comme sous le régime de l'ex-président Macky Sall, des milliers de Sénégalais continuent de tenter de rejoindre l'Europe malgré les dangers, principalement via l'archipel espagnol des Canaries, et les tragédies se multiplient.
Cette semaine encore, au moins 36 candidats à l'émigration clandestine ont péri dans le naufrage de leur embarcation au large de la grande ville portuaire de Mbour.
Obstruction parlementaire
Après des semaines de tergiversations, les nouvelles autorités ont annoncé que ce discours aurait finalement lieu vendredi.
En septembre, l'Assemblée a rejeté un projet de dissolution de deux institutions consultatives, ce qui a créé un bras de fer entre l'exécutif et la 14e législature.
Si le président Faye dissout l'Assemblée nationale, il aura entre 60 et 90 jours pour organiser des élections législatives anticipées, conformément à la Constitution.
Le parti au pouvoir, Pastef-Les Patriotes, semble en position favorable pour remporter les élections, même si le contexte a évolué depuis la présidentielle, laquelle était perçue comme un référendum sur la rupture ou la continuité, selon l'analyste politique Alassane Beye.