Des frappes aériennes ont visé dimanche Khartoum et des combats font rage dans la région du Darfour (ouest), au moment où la guerre entre l'armée et les paramilitaires au Soudan entame son quatrième mois, sans aucun signe d'apaisement.
Dans la capitale, des avions de combat de l'armée ont
appartenant aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), qui ont
"répliqué avec des armes anti-aériennes"
, ont indiqué à la presse des témoins.
Une formation de résistance civile locale a affirmé qu'une de ces frappes avait fait cinq morts et 17 blessés, sans préciser l'origine du tir.
Des habitants ont signalé que des drones des FSR avaient visé le plus grand hôpital de Khartoum, au lendemain d'une attaque similaire contre le même établissement ayant fait cinq morts et 22 blessés selon l'armée.
Depuis mi-avril, les combats entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les FSR du général Mohamed Hamdane Daglo ont fait au moins 3.000 morts et plus de 3 millions de personnes déplacées.
Au Darfour, vaste région déjà meurtrie dans les années 2000 par une guerre civile, des témoins ont fait état dimanche de
"violents affrontements avec plusieurs types d'armes"
dans la ville de Kas, quelque 80 km au nord-ouest de la capitale du Darfour-Sud, Nyala.
Les habitants de Kas ont affirmé que des paramilitaires avaient pillé des maisons, tandis que dans un communiqué, les paramilitaires ont salué leur
à Kas.
Les FSR ont dimanche
la décision d'une force de police du Darfou-Est de rejoindre leurs rangs, alors que des chefs de tribus du Darfour-Sud ont également prêté allégeance aux FSR.
Le ministère soudanais de l'Intérieur a pour sa part affirmé dans un communiqué dimanche que la police demeure
"le plus fervent soutien des forces armées"
à Khartoum et a
"félicité les efforts de la police"
dans le reste du pays.
Samedi, les FSR ont réfuté
un récent rapport de l'ONG Human Rights Watch sur l'exécution sommaire d'
"au moins 28 membres de l'ethnie Massalit"
- un groupe minoritaire non arabe - et la
"destruction totale de la ville de Misterei"
, au Darfour-Ouest.
Imputant ces violences à un
"conflit tribal de longue date"
, les paramilitaires ont dit
"respecter le droit humanitaire international".
Plusieurs sources ont fait état de massacres de civils et d'assassinats à caractère ethnique au Darfour, imputés aux paramilitaires et aux milices arabes alliées.
Au début des années 2000, le général Daglo, alors à la tête des miliciens arabes Janjawid, avait mené la politique de la terre brûlée contre des minorités ethniques au Darfour sur ordre de l'ex-dictateur Omar el-Béchir.
La guerre y a fait environ 300.000 morts, selon l'ONU, et les Janjawid ont officiellement donné naissance en 2013 aux FSR.
Les atrocités de l'époque ont valu à M. Béchir d'être inculpé par la Cour pénale internationale, notamment pour génocide.
Le procureur général de la Cour a lancé une nouvelle enquête sur les crimes de guerre présumés commis pendant les combats actuels, en particulier les violences sexuelles et les ciblages de civils en raison de leur appartenance ethnique.
Reprise des négociations ?
Plusieurs cessez-le-feu - systématiquement violés dès leur entrée en vigueur - ont été conclus ces derniers mois sous l'égide des Etats-Unis et de l'Arabie saoudite, mais les médiateurs saoudiens et américains ont ajourné en juin les négociations.
Samedi, une source gouvernementale a annoncé à la presse qu'une
"délégation des forces armées"
était de retour à Jeddah, en Arabie saoudite,
"pour reprendre les négociations avec les rebelles des Forces de soutien rapide".
Les FRS n'ont fait aucun commentaire sur l'éventuelle reprise des négociations.
Selon l'ONU, le conflit a déjà fait plus de 2,4 millions de déplacés à l'intérieur du pays et 740.000 autres personnes ont fui vers les pays voisins du Soudan, dont beaucoup sont eux-mêmes confrontés à des crises économiques ou à l'instabilité politique.
Les sept pays voisins du Soudan se sont réunis jeudi au Caire pour réclamer l'aide des bailleurs internationaux, appelant la communauté internationale à
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