Crédit Photo : LUDOVIC MARIN / AFP
La dirigeante du parti d'extrême droite, Marine Le Pen.
La justice française a ordonné vendredi le renvoi en procès de la dirigeante d'extrême droite Marine Le Pen, de son parti et de 26 autres personnes dans une enquête sur des détournements de fonds publics européens entre 2004 et 2016, a indiqué le parquet de Paris.
Marine Le Pen, qui a toujours contesté toute infraction dans ce dossier, sera jugée pour détournement de fonds publics et complicité lors de ce procès prévu à l'automne 2024 à Paris, quelques mois après les élections européennes.
"Cette décision n'est malheureusement pas une surprise"
, a réagi dans un communiqué Me Rodolphe Bosselut, avocat de la patronne du Rassemblement national (RN) et ancienne double finaliste de la présidentielle.
Son père Jean-Marie Le Pen, co-fondateur en 1972 du Front national (FN, ancêtre du RN), sera également sur les bancs des prévenus aux côtés de figures de l'extrême droite française et de 11 eurodéputés élus par le passé à Strasbourg sous la bannière du parti.
L'enquête a débuté en mars 2015 lorsque le Parlement européen a annoncé avoir saisi l'office anti-fraude de l'UE d'éventuelles irrégularités commises par le FN concernant des salaires versés à des assistants parlementaires de ses eurodéputés.
Les juges financiers parisiens, à qui les investigations ont été confiées fin 2016, soupçonnent le RN d'avoir
"de manière concertée et délibérée"
mis en place un
"système de détournement"
des enveloppes (21.000 euros mensuels) allouées par l'Union européenne à chaque député pour rémunérer des assistants parlementaires.
Ces derniers auraient travaillé en réalité totalement ou partie pour le RN, lui permettant ainsi des économies substantielles de salaires. Dans le cadre de l'enquête, Marine Le Pen a été mise en examen, équivalent d'inculpation en droit français, en juin 2017.
Le Parlement européen, partie civile, avait évalué en 2018 son préjudice à 6,8 millions d'euros pour les années 2009 à 2017.
D'autres partis français sont soupçonnés d'avoir mis en place un système similaire de détournements des fonds alloués à leurs eurodéputés.
Le procès des assistants parlementaires européens du parti centriste de UDF et de son successeur MoDem vient ainsi de s'achever à Paris, avec un délibéré prévu le 5 février.
Trente mois de prison avec sursis ont été requis contre le président du parti, François Bayrou, proche allié du chef de l'État Emmanuel Macron.
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