Amnesty accuse Israël de "génocide" à Gaza

La rédaction
10:375/12/2024, Thursday
AFP
Agnes Callamard, militante française des droits de l'homme et secrétaire générale d'Amnesty International.
Crédit Photo : JUSTIN TALLIS / AFP / Archive
Agnes Callamard, militante française des droits de l'homme et secrétaire générale d'Amnesty International.

Amnesty International a publié un rapport jeudi, accusant Israël de "commettre un génocide" contre les Palestiniens dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, et a appelé la communauté internationale à ne pas en être "complice".

"Mois après mois, Israël a traité les Palestiniens de Gaza comme un groupe de sous-humains, indigne du respect des droits humains et de la dignité, démontrant son intention de les détruire physiquement"
, a affirmé Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty.

Ce rapport de 300 pages affirme avoir
"suffisamment d'éléments pour conclure qu'Israël a commis et continue de commettre un génocide contre les Palestiniens de Gaza"
. Cette conclusion repose sur les événements du 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël, marquant le début du conflit actuel.

L'organisation s'appuie sur des
"déclarations génocidaires et déshumanisantes du gouvernement israélien"
, des images satellitaires illustrant la destruction massive et des recherches sur le terrain auprès des Gazaouis entre octobre 2023 et juillet 2024. Amnesty indique se référer aux critères établis par la Convention des Nations Unies sur le génocide. Agnès Callamard a insisté:

Nos conclusions accablantes doivent servir de signal d'alarme à la communauté internationale: il s'agit d'un génocide. Cela doit cesser maintenant.

Le rapport souligne des
"attaques délibérées sur les civils et les infrastructures civiles"
, l'utilisation d'armes explosives dans des zones densément peuplées, les blocages humanitaires et le déplacement forcé de 90% de la population de Gaza.

Depuis le 7 octobre, 44 532 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Le
"siège complet"
imposé par Israël dès octobre 2023, avec l'arrêt de l'approvisionnement en eau, gaz et électricité, a exacerbé la situation humanitaire. Amnesty dénonce une politique exposant les Palestiniens à
"la malnutrition, la famine et la maladie"
, engendrant une
"mort lente, calculée"
.

Appels à la communauté internationale


Lors d'une conférence de presse à La Haye, Agnès Callamard a déclaré
: "Des objectifs militaires peuvent coïncider avec une intention génocidaire"
. Le rapport cite 15 frappes aériennes menées entre octobre 2023 et avril 2024, ayant tué 334 civils, dont 141 enfants, sans preuve de cibles militaires.

Amnesty pointe également des appels à
"l'anéantissement ou l'effacement de Gaza"
par des responsables israéliens, dénonçant une
"impunité systémique"
. L'ONG appelle les gouvernements à cesser de prétendre qu'ils n'ont aucun pouvoir pour mettre fin à l'occupation et au génocide. Elle met également en garde contre le risque de complicité pour les États fournissant des armes à Israël.

Un rapport complémentaire sur les crimes du Hamas lors de l'attaque du 7 octobre sera publié, selon Amnesty.


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