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John Steenhuisen, le ministre de l'Agriculture nouvellement élu, s'adresse aux journalistes avant d'assister au discours d'ouverture du Parlement au Cap, où il siège pour la première fois après les élections générales du 18 juillet 2024.
Le chef de l'Alliance démocratique (DA), principal partenaire de l'ANC du président Cyril Ramaphosa au sein de la coalition gouvernementale en Afrique du Sud, n'a pas exclu jeudi de quitter le gouvernement, qui connaît sa première grave crise après moins de trois mois d'existence.
La DA, principal parti d'opposition, détient six portefeuilles, dont celui de l'Agriculture, confié à son chef John Steenhuisen, dans ce
"gouvernement d'unité nationale"
formé le 30 juin, après des législatives où l'ANC (Congrès national africain), parti de Nelson Mandela, a perdu la majorité absolue qu'elle détenait depuis la fin de l'apartheid en 1994.
La DA, qui a obtenu environ 22 % des voix, derrière l'ANC à environ 40 %, conteste le projet du président Ramaphosa de promulguer vendredi une loi sur l'éducation adoptée avant les législatives, et réclame son retour devant le Parlement.
Les critiques de ce projet de loi estiment qu'il donne trop de pouvoir au gouvernement, au détriment des conseils de direction des établissements (où siègent notamment parents d'élèves et professeurs), en particulier en ce qui concerne la langue d'enseignement ou l'enseignement à domicile. Ce qui nourrit les craintes de la minorité afrikaner (descendante des colons européens et l'une des bases électorales historiques de la DA) pour sa langue, l'afrikaans, dérivée du néerlandais du XVIIe siècle.
"Le président ne devrait pas promulguer la loi",
a expliqué jeudi dans un discours au Cap M. Steenhuisen, disant avoir rencontré la veille M. Ramaphosa à ce sujet.
Si le président persiste demain, la DA devra examiner toutes les options concernant la marche à suivre.
"Nous n'accepterons pas une situation où aucune de nos priorités n'est mise en œuvre" et "sans soutien de la DA au Parlement, le gouvernement n'a pas de majorité",
a souligné le chef de ce parti centriste libéral, qui s'efforce de dépasser son image de représentant de la classe moyenne blanche pour gagner des votes noirs.
Mais, a-t-il tempéré,
"les différends concernant la politique à mettre en œuvre sont normaux dans un gouvernement multipartite comme le gouvernement d'union nationale, et cela ne menace pas nécessairement l'existence même du gouvernement".
Ça ne veut pas dire que la DA ne se retirera pas quelles que soient les circonstances.
Le président Ramaphosa a de son côté assuré jeudi que les divers partis membres du gouvernement, réunis mercredi soir lors d'un dîner,
"avaient tous confirmé que le gouvernement d'union nationale était voué à perdurer".
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