San Francisco accueille du 11 au 17 novembre les 20 autres membres de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC), créée il y a trente ans, quand les responsables politiques américains pensaient qu'un commerce vigoureux rapprocherait les pays bordant l'océan Pacifique.
Mais les deux pays appellent de leurs vœux une plus grande stabilité dans leurs relations économiques et politiques. Et comme une visite à Washington est politiquement irréalisable, l'Apec offre à M. Xi une chance unique de voir son homologue sur le sol américain.
Les Etats-Unis déploient des ressources diplomatiques conséquentes pour renouer avec la Chine, mais ils cherchent en revanche à isoler la Russie, membre de l'Apec, à cause de son invasion de l'Ukraine.
Moscou sera représenté par le vice-Premier ministre Alexeï Overtchouk. Il sera le visiteur russe le plus haut placé aux Etats-Unis depuis le début de la guerre.
En diplomatie, M. Biden, contrairement à son prédécesseur et rival Donald Trump, s'est attaché à mettre en avant les alliances, notamment via des nouveaux formats comme le pacte militaire tripartite avec l'Australie et le Royaume-Uni.
Avant de s'envoler pour San Francisco, M. Biden accueillera à la Maison Blanche le président indonésien sortant, Joko Widodo. Les Etats-Unis convoitent les vastes réserves de nickel de l'archipel, essentielles pour les batteries des voitures électriques, mais la Chine domine la production sur place.
Le sommet a néanmoins peu de chance d'offrir un répit sur la question diplomatique qui accapare l'attention de M. Biden depuis un mois: la guerre entre Israël et le Hamas.
Les membres de l'Apec comprennent non seulement l'Indonésie, le plus grand pays à majorité musulmane du monde, mais aussi la Malaisie voisine. Le Premier ministre malaisien, Anwar Ibrahim, se rend à San Francisco en dépit des appels au boycott lancés par l'opposition dans son pays, en raison du soutien apporté par les Etats-Unis à Israël.
Les accords de libre-échange n'ont plus la cote à Washington, Donald Trump ayant retiré les Etats-Unis du Partenariat transpacifique (TPP) naissant, proposé par son prédécesseur Barack Obama.
A la place, le gouvernement de Joe Biden a créé l'année dernière le Cadre économique pour l'Indo-Pacifique (IPEF), qui n'offre pas d'accès aux marchés mais cherche à faciliter les échanges commerciaux entre 14 pays, dont le Japon, l'Inde, l'Australie, la Corée du Sud et une grande partie de l'Asie du Sud-Est, à l'exclusion de la Chine.
Les négociations ont abouti sur l'une des trois parties de l'IPEF - les chaînes d'approvisionnement - et l'Apec pourrait obtenir des accords sur les deux autres, le commerce et l'énergie propre, selon Wendy Cutler, ancienne négociatrice commerciale américaine et aujourd'hui vice-présidente de l'Asia Society Policy Institute.
L'actualité internationale étant marquée par les massacres de l'armée israélienne à Gaza, les opposants à l'APEC ont choisi de manifester aux couleurs de la Palestine. Ainsi, de nombreux drapeaux palestiniens étaient présents dimanche, dans les rues de San Francisco. Les manifestants voient dans l'APEC un pacte permettant à la superpuissance américaine de spolier les populations asiatiques de leurs richesse.
De même, plusieurs milliers de palestino-américains ont participé aux manifestations contre l'APEC à San Francisco, dans le but de s'opposer à la politique américaine vis à vis d'Israël.