Les prix du riz ont bondi de 9,8% en août, annulant les baisses d'autres produits de base, a annoncé la semaine dernière l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
Cette année devrait être la plus chaude jamais connue par l’humanité et l'impact du phénomène saisonnier El Nino pourrait encore aggraver la situation.
Les restrictions imposées par l'Inde en juillet font suite à un embargo, en septembre dernier, sur les exportations d'une autre variété de riz, aliment essentiel dans certaines régions d'Afrique.
Jusqu'à 8% des exportations mondiales de riz pour 2023/24 pourraient désormais être retirées du marché, selon une analyse de BMI, qui fait partie de l'agence de notation Fitch.
Pour l'instant, la crise a offert une opportunité à la Thaïlande et au Vietnam, les deuxième et troisième exportateurs mondiaux, d'augmenter leurs exportations.
Mais la sécheresse qui accompagne El Nino pourrait menacer les récoltes, s'inquiète Elyssa Kaur Ludher, du programme sur le changement climatique en Asie du Sud-Est de l'Institut ISEAS-Yusof Ishak. De plus, elle prévient:
Je pense que la fin de cette année et surtout le début de l'année prochaine seront très, très difficiles.
El Nino, un phénomène météorologique naturel, dure généralement de neuf à douze mois et devrait se renforcer à la fin de cette année.
Avant même les restrictions imposées par l'Inde, son effet faisait grimper les prix à l'exportation du riz, selon BMI.
Les Philippines, important importateur, viennent de signer un accord avec le Vietnam pour stabiliser l'offre, quelques jours après avoir annoncé un plafonnement des prix.
Le changement climatique peut faire baisser la productivité, avec une baisse des rendements agricoles à mesure que les températures augmentent, mais il augmente également la probabilité d’événements extrêmes comme les inondations de 2022 au Pakistan. Charles Hart ajoute:
Les marchés mondiaux d'exportation de céréales sont relativement concentrés, de sorte que ce type de risque climatique extrême se concentre sur quelques marchés.
En Inde, les autorités doivent développer de meilleurs systèmes d'alerte et de nouveaux modèles de semis, souligne Avantika Goswami, chercheuse sur le changement climatique au Centre pour la Science et l'Environnement, elle avertit que:
Les conditions météorologiques irrégulières sont la nouvelle norme.