Les développements régionaux et mondiaux ont provoqué un véritable tsunami, impossible à ignorer. D'un côté, la guerre en Ukraine, de l'autre, le génocide perpétré par Israël à Gaza, ainsi que les événements qui en découlent, bouleversent les certitudes. Les acteurs politiques abandonnent leurs politiques jugées immuables. Même les problèmes devenus insolubles semblent trouver des solutions.
Les pays moteurs de l'UE, cherchant l’autonomie, discutent du renforcement de l’industrie de l’armement, d'un nouveau bouclier nucléaire et d'une nouvelle structure de commandement. Dans le même temps, une nouvelle stratégie industrielle de défense axée sur la production en Europe a été dévoilée. Plusieurs dossiers bilatéraux restent sur la table, comme l'union douanière, la migration et les visas. Cependant, les développements montrent que l’Europe s'intéresse particulièrement à la sécurité et souhaite inclure Türkiye dans son architecture sécuritaire :
L'Allemagne et la France tentent de subordonner les relations entre Ankara et Bruxelles aux dossiers chypriote et méditerranéen. Cependant, Ankara n’a aucune intention de faire marche arrière sur ces questions (L'incident récent au large de la Crète en est la preuve).
Le second acteur que les circonstances régionales ont contraint à changer de position est le président syrien Bachar el-Assad. Le génocide perpétré par Israël à Gaza et la perspective d’une extension du conflit dans la région inquiètent à la fois Ankara et Damas. La tentative du PKK d'organiser des élections locales dans le nord de la Syrie, visant à établir un État, revient à une encerclement de la Syrie par Israël au sud et au nord (Étonnamment, cette question n’a pas été évoquée : l’organisation terroriste avait repoussé ses pseudo-élections au 18 août, mais elles n'ont finalement pas eu lieu. J'ai l'impression qu’il s’agit d’un changement de stratégie, probablement orchestré par les États-Unis. J’y reviendrai dans un prochain article.)
Les événements m'ont donné raison. Le président syrien Bachar el-Assad a fait sa déclaration la plus claire à ce jour concernant le dialogue :
Il n'est pas vrai que nous n'entamerons pas de pourparlers tant que Türkiye n’aura pas retiré ses forces.
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