- 01.12.2024, dimanche
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La mobilisation à Alep a exaspéré ceux qui considèrent les événements du point de vue iranien et chiite. Ce front, qui est bien organisé, notamment sur les médias sociaux, et qui comprend des personnes qui enseignent dans diverses universités en Türkiye, considère tous les opposants au régime en Syrie comme des "terroristes de l'OTAN" . Plus intéressant encore, le langage et les arguments qu'ils utilisent pour prôner l'anéantissement total de l'opposition syrienne sont les mêmes que ceux utilisés
La mobilisation à Alep a exaspéré ceux qui considèrent les événements du point de vue iranien et chiite. Ce front, qui est bien organisé, notamment sur les médias sociaux, et qui comprend des personnes qui enseignent dans diverses universités en Türkiye, considère tous les opposants au régime en Syrie comme des
"terroristes de l'OTAN"
. Plus intéressant encore, le langage et les arguments qu'ils utilisent pour prôner l'anéantissement total de l'opposition syrienne sont les mêmes que ceux utilisés par les juifs sionistes lorsqu'ils crient que Gaza doit être complètement détruite. Ce groupe, qui embrasse l'Iran et le chiisme comme s'il s'agissait d'une
"religion"
, ne respecte aucune sensibilité au nom des droits et de la vérité - tout comme les sionistes enragés ont piétiné toutes sortes de lignes pour défendre Israël.
Puisque nos mémoires sont sujettes au nisyan, rappelons quelques points importants du processus en Syrie à l'occasion des récents développements à Alep. Nous ne pourrons pas convaincre les sympathisants de l'Iran et du chiisme, mais peut-être pourrons-nous chuchoter certaines choses à l'oreille des gens de justice et d'équité.
Le peuple syrien n'a pas cherché à renverser le régime.
Lorsque les gens sont descendus dans la rue en Syrie en mars 2011, leur seul objectif était d'apporter des réformes structurelles au système politique. À l'époque, personne ne brandissait de drapeau
"Syrie libre"
et aucun membre de l'opposition ne possédait la moindre arme. À Damas, Homs et Hama, les gens défilaient avec des œillets et des roses à la main, à la recherche d'un terrain de dialogue.
C'est l'intervention brutale du régime qui a transformé les manifestations pacifiques en Syrie en guerre civile.
Au lieu d'écouter les demandes justes et raisonnables du peuple, le régime syrien a fait pleuvoir des balles sur les foules, a encerclé les villes avec des chars, a terrorisé le peuple et a transformé la question en un conflit civil. Au tout début, il était possible d'empêcher les événements de dégénérer en guerre et de calmer la colère. Cependant, l'Iran ne voulait pas perdre la domination absolue qu'il avait établie à Damas et a provoqué le régime contre son propre peuple.
*Tout au long de la guerre en Syrie, les opposants au régime ont été soumis aux tortures les plus horribles du monde et des incidents inhumains ont eu lieu dans les prisons. L'une des phases les moins connues et les plus ignorées de la guerre en Syrie est l'expérience des prisonniers dans les prisons du régime. Le régime baasiste, déjà connu pour sa brutalité depuis les années 1970, a torturé les membres de l'opposition emprisonnés après le début de la guerre, et les gens ont été entraînés dans des traumatismes qui resteront indélébiles pour des générations. On est sans nouvelles du sort de centaines de milliers de personnes.
*Avant de qualifier tous les opposants au régime d'
"américanistes"
, d'
"agents israéliens"
, d'
"enfants de Netanyahou"
, il est nécessaire de comprendre ce qui met les gens en colère.
Au lieu de se concentrer sur les raisons de la colère justifiée du peuple contre le régime, qualifier l'opposition de
"traîtres"
et de
"terroristes"
est le comble de la manipulation. Ce point de vue non seulement exonère complètement le régime Baath, mais couvre également d'un voile épais les crimes contre l'humanité commis en Syrie. Il est du devoir des personnes qui se soucient réellement de la vérité et du droit de prêter attention aux souffrances de l'opposition.
L'Iran, tout comme les États-Unis et la Russie, est une puissance étrangère occupante en Syrie.
Si la question des
"combattants étrangers"
en Syrie doit être soulevée, l'Iran et ses milices chiites doivent être mentionnés en plus d'autres points focaux qui sont toujours mentionnés. Sans s'interroger sur les objectifs et les méthodes de l'Iran, qui a transféré des dizaines de milliers de combattants étrangers d'Afghanistan, du Pakistan, du Liban et de l'Irak vers la Syrie, on ne peut pas lire correctement le cours des événements.
L'objectif de l'Iran est de chiiser l'ancienne patrie sunnite de Bilād al-Shām.
L'Iran, qui a fait de l'expansionnisme chiite au Moyen-Orient et de la géographie islamique la base de ses objectifs politiques depuis 1979, continue d'utiliser la question palestinienne comme couverture pour cet objectif. Quiconque lit attentivement les 60 dernières années de la Syrie et sa transformation étape par étape se rendra compte avec regret de ce à quoi une ancienne patrie sunnite a été réduite.
*Sans une solution juste et humanitaire à ce qui se passe en Syrie, la blessure ouverte ne sera pas refermée. Aucun des problèmes dont se plaint le peuple syrien n'a été résolu ; ils ont seulement été enterrés sous les décombres des villes qui ont été ruinées par les chars et les bombes. Au lieu de drainer le pus de la plaie et d'appliquer un bon traitement, on a recouvert le furoncle d'un bandage, on a appliqué un pansement et on l'a passé. Mais les points de suture ne tiennent pas. Au fur et à mesure que le pus gonfle, la plaie éclate au même endroit et plus profondément. L'histoire est pleine d'innombrables exemples de cette situation.
#Syrie
#Alep
#Taha Kılınç
