Licence du Centre for Policy Research (CPR) révoquée en Inde pour violation des règles sur les financements étrangers.
L'Inde a bloqué les financements étrangers à un groupe de réflexion de premier plan, après des mesures similaires visant d'autres ONG et groupes de la société civile étrangers qui s'étaient montrés critiques vis-à-vis du gouvernement de Narendra Modi.
Le Centre for Policy Research (CPR) est l'un des forums de politique publique les plus réputés du pays et ses experts et chroniqueurs représentent l'une des rares voix dissidentes dans les médias sur des questions politiques sensibles, notamment la sécurité nationale et la gouvernance du territoire du Cachemire.
Le ministère de l'Intérieur avait déjà suspendu provisoirement l'autorisation accordée au CPR de recevoir des dons de l'étranger après des perquisitions des impôts en 2022, ce qui avait considérablement réduit ses activités.
Selon le journal indien The Hindu, les autorités ont décidé d'annuler la licence de l'organisation parce que celle-ci avait publié des articles sur des
.
Un bulletin non daté du ministère de l'Intérieur a confirmé que l'autorisation avait été annulée
"en raison d'une violation"
des règles relatives aux financements étrangers.
La fondation Bill et Melinda Gates et le département d'État américain figuraient parmi les principaux donateurs du CPR.
La présidente du CPR, Yamini Aiyar, n'a pas pu être jointe par l'AFP dans l'immédiat pour un commentaire.
L'année dernière, elle avait confié que les perquisitions des impôts et la suspension des dons étrangers avaient mis le CPR dans une "situation financière précaire".
Le média local Newslaundry avait rapporté l'année dernière que le CPR avait été contraint de réduire ses effectifs de 75% et considérablement diminuer ses dépenses.
Plusieurs organisations de la société civile ont été récemment accusées d'avoir enfreint les règles draconiennes de New Delhi en matière de financements étrangers.
En 2022, les autorités indiennes avaient perquisitionné de manière similaire les bureaux d'Oxfam. Amnesty International avait considéré qu'il s'agissait d'une instrumentalisation dans le but de
"harceler, intimider, réduire au silence et criminaliser les voix critiques"
.
L'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty elle-même avait subi une perquisition en 2019, dans le cadre d'une enquête sur les financements étrangers, puis un gel de ses comptes bancaires, après quoi elle avait annoncé mettre fin à ses activités en Inde.
Au cours de la décennie écoulée, l'Inde a perdu 21 places dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières et se situe désormais au 161e rang sur 180 pays.
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