Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei.
L'Iran a qualifié de "sans fondement" les récentes déclarations du Président français Emmanuel Macron, qui a désigné le pays comme le "principal défi stratégique et sécuritaire" du Moyen-Orient.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei, a réagi en dénonçant des propos
"sans fondement, contradictoires et spéculatifs"
. Il a invité la France à
"reconsidérer ses approches non constructives pour la paix et la stabilité"
dans la région, exprimant également sa déception concernant les remarques de M. Macron sur le programme nucléaire iranien.
Selon M. Baqaei, ce programme est
"pacifique et conforme au droit international".
"Dans un contexte régional tendu, l'Iran est perçu par la France comme un défi stratégique majeur",
a déclaré Macron mardi lors d'une rencontre avec les ambassadeurs français à l'Élysée. Il a ajouté que l'accélération du programme nucléaire iranien rapprochait le monde
"du point de rupture"
, faisant de cette question une priorité dans son futur dialogue avec le président américain Donald Trump.
Le Président français a également condamné l'implication de l'Iran
"dans la guerre de la Russie contre l'Ukraine"
, ainsi que son soutien aux groupes armés au Moyen-Orient et ses ambitions en Afrique.
M. Macron a précisé que la question iranienne serait au cœur des discussions avec la nouvelle administration américaine, estimant qu'il s'agit d'un enjeu majeur.
L'Iran, qui nie toute intention de fabriquer des armes nucléaires, est cependant le seul État non doté d'armes nucléaires à enrichir de l'uranium à 60%, un niveau jugé proche des 90% nécessaires pour produire une bombe atomique, selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Les tensions autour du programme nucléaire iranien se sont intensifiées sous le mandat de Donald Trump, qui a retiré les États-Unis de l'accord de 2015. Cet accord avait permis à l'Iran de bénéficier d'un allègement des sanctions en échange de la limitation de ses ambitions nucléaires. L'Iran, qui respectait l'accord jusqu'en 2018, a progressivement repris ses activités nucléaires après le retrait des États-Unis.
Des négociations sur le programme nucléaire iranien sont programmées pour le 13 janvier en Suisse, où des discussions discrètes ont déjà eu lieu à Genève avec des représentants de la France, du Royaume-Uni et de l'Allemagne.
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