Le Caire, dont la dette extérieure a triplé en une décennie, avait procédé à une dévaluation de 50% ces derniers mois. Mais le FMI fait du flottement de la livre une condition à son aide.
Aussitôt, la livre a entamé sa chute. A la fermeture des marchés, elle s'échangeait à près de 50 livres pour un dollar, soit le taux du marché noir, contre 31 livres le matin.
Après les décisions de la banque centrale qui ont surpris les 106 millions d'Égyptiens à l'approche du Ramadan, mois traditionnel de grandes dépenses, il est impossible de savoir si Le Caire a dévalué sa monnaie ou a réellement adopté un taux de change flottant, une promesse qu'il a faite par le passé sans la respecter.
Écrasé par sa dette extérieure - près de 165 milliards de dollars -, le gouvernement compte sur ces investissements étrangers pour tenter de résoudre sa crise des devises.
Les économistes dénoncent ses mégaprojets (villes nouvelles dont la nouvelle capitale, trains à grande vitesse, ponts et routes) qui n'ont fait, selon eux, que siphonner les caisses de l'État sans créer de nouvelles sources de revenus.
Les rentrées en devises du tourisme sont en baisse depuis des années, après le Covid et la guerre en Ukraine. L'Égypte pâtit désormais de la guerre dans la Bande de Gaza voisine.
Deux tiers des 106 millions d'Égyptiens vivent en dessous ou juste au-dessus du seuil de pauvreté, alors que l'inflation s'élève aujourd'hui à 35%.