CEDEAO: Les ministres de la Défense mettent au point un plan pour une “éventuelle“ intervention au Niger

10:455/08/2023, السبت
MAJ: 5/08/2023, السبت
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Le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l'ambassadeur Abdel-Fatau Musah (à gauche), le chef d'état-major de la défense du Nigeria, le général Christopher Musa (au centre) et le chef d'état-major de la défense du Ghana, le vice-amiral Seth Amoama (à droite), discutant après une réunion extraordinaire à Abuja, au Nigeria, sur les troubles politiques dans la République du Niger, le 2 août 2023. Crédit Photo: Kola Sulaimon / AFP
Le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l'ambassadeur Abdel-Fatau Musah (à gauche), le chef d'état-major de la défense du Nigeria, le général Christopher Musa (au centre) et le chef d'état-major de la défense du Ghana, le vice-amiral Seth Amoama (à droite), discutant après une réunion extraordinaire à Abuja, au Nigeria, sur les troubles politiques dans la République du Niger, le 2 août 2023. Crédit Photo: Kola Sulaimon / AFP

La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a annoncé, ce vendredi, que les ministres de la Défense du groupe avaient élaboré un plan pour une "éventuelle" intervention militaire au Niger "à moins que les putschistes ne reviennent sur ce qu'ils ont fait".

C'est ce qu'a annoncé le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la CEDEAO, Abdel-Fatau Musah, à l'issue d'une réunion organisée par la capitale nigériane Abuja, depuis la journée du mercredi jusqu’au vendredi, au cours de laquelle les ministres de la défense du groupe ont discuté de scénarios pour faire face au coup d'Etat militaire au Niger.


Musah a révélé que
"les ministres de la Défense du groupe ont élaboré un plan pour une éventuelle intervention au Niger, incluant la manière et le moment du déploiement des forces".

S'exprimant au nom du groupe, il a déclaré:


Nous n'informerons pas les putschistes au Niger du lieu et de la date de notre frappe, et la décision sera prise par les chefs d'État du groupe.

"Nous voulons toujours que la diplomatie réussisse au Niger, et nous donnons aux putschistes toutes les chances de revenir sur ce qu'ils ont fait",
a-t-il ajouté.

Jusqu'à ce vendredi, toutes les tentatives africaines et internationales pour négocier avec les putschistes afin de libérer le président nigérien Mohamed Bazoum et le ramener au pouvoir avaient échoué, et ce, sur fond des déclarations d'éminents organismes internationaux affirmant qu'une intervention militaire occidentale ne contribuerait pas à résoudre le conflit dans le pays.


Au soir du jeudi, la délégation de la CEDEAO est partie, quelques heures après son arrivée dans la capitale Niamey, pour négocier avec les putschistes, ayant échoué dans sa mission et n'ayant pas réussi à tenir une réunion avec les dirigeants du conseil militaire.


De son côté, le conseil militaire a haussé le ton dans la journée du jeudi et menacé d'attaquer la CEDEAO en cas d'intervention militaire au Niger, déclarant :
“Nous allons mener une attaque surprise dans l'un des pays de l'organisation, à l'exception de nos amis la Guinée, le Mali et le Burkina Faso“.

Les chefs d'Etat de la CEDEAO ont autorisé dans la journée du dimanche, à la suite d'un sommet d'urgence organisé par le Nigeria, le recours à la force si le président Bazoum ne reprenait pas ses fonctions dans la semaine.


Dans ce contexte, le président déchu Bazoum a mis en garde contre les
"conséquences dévastatrices du coup d'État sur le monde",
estimant que la région du Sahel pourrait passer sous
"l'influence"
de la Russie via le groupe armé Wagner.

Bazoum, dans un article d'opinion publié dans la journée du jeudi par le journal américain "The Washington Post", a appelé Washington et la communauté internationale à aider son pays à
"rétablir l'ordre constitutionnel".

Le président, qui est détenu depuis le coup d'État, a déclaré :
"J'écris ceci en tant qu'otage. Ce coup d'État n'a aucune justification".

Le 26 juillet, le chef de la Garde présidentielle, le général Abd al-Rahman Chiani, a mené un coup d'État militaire qui a renversé le président Bazoum, détenu depuis lors au palais présidentiel. Le putsch a été condamné par la communauté internationale qui a appelé à réintégrer le premier président démocratiquement élu du pays.


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