Des militants pro-démocratie rendent hommage à Netiporn Sanae-sangkhom, 28 ans, morte après une grève de la faim, le 15 Mai 2024 en Thaïlande.
Une militante thaïlandaise pour la démocratie, détenue dans l'attente d'un procès pour des accusations de lèse-majesté, est décédée des suites d'une grève de la faim, a indiqué mardi l'administration pénitentiaire.
Netiporn Sanae-sangkhom, 28 ans,
"a été victime d'un arrêt cardiaque mardi matin et n'a pas répondu aux traitements prodigués"
, a annoncé l'agence publique en charge des détentions.
"Elle est décédée de manière paisible à 11H22 (04H22 GMT)"
, a précisé le communiqué. L'hôpital procèdera à une autopsie pour identifier la cause de la mort, a-t-il ajouté.
La jeune activiste, connue en Thaïlande sous le surnom de "Bung" ("chenille"), appartenait au groupe de protestations Thaluwang, qui a émergé en 2020 au plus fort des manifestations réclamant une refonte en profondeur de la monarchie.
Depuis, les leaders du mouvement subissent la répression des autorités, au nom de la loi contestée sur la lèse-majesté qui punit jusqu'à quinze ans de prison toute diffamation visant le roi ou sa famille. Des associations de défense des droits humains ont dénoncé l'usage détourné de ce texte à des fins politiques, afin de bâillonner toute voix d'opposition à un système toujours dominé par l'establishment militaro-royaliste.
Netiporn Sanae-sangkhom a été placée en détention en janvier, dans le cadre de poursuites pour lèse-majesté lancées à la suite d'un sondage en public qu'elle a organisé en 2022, sur l'importance du cortège royal. Elle a démarré peu de temps après une grève de la faim, pour demander une réforme de la justice et la libération des détenus politiques, puis a été transférée dans un hôpital.
La branche régionale pour l'Asie du Sud-Est du Haut-Commissariat des Nations unies aux Droits de l'homme s'est dite
par le décès de Mme Sanae-sangkhom. L'organisme de L'ONU a déclaré:
Nous appelons à une enquête transparente et impartiale sur sa mort et les soins (qu'elle a reçus). La liberté d'expression et de rassemblement pacifique sont des droits fondamentaux.
Deux prisonniers politiques thaïlandais observent actuellement une grève de la faim, selon un collectif d'avocats pour les droits humains (TLHR). Entre le déclenchement des manifestations pro-démocratie en juillet 2020 et février 2024, plus de 270 personnes ont été accusées d'avoir enfreint la loi de lèse-majesté, a précisé TLHR.
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