
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le président du Conseil souverain soudanais, Abdel Fattah al-Burhan, ont appelé à la mise en œuvre d’un accord de défense conjointe afin de faire face aux défis régionaux, a annoncé le ministère soudanais des Affaires étrangères.
Cette déclaration intervient alors que le conflit se poursuit entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR), alimentant les spéculations sur une possible implication militaire de l’Égypte.
Abdel Fattah al-Burhan effectuait jeudi une visite d’une journée en Égypte, au cours de laquelle il s’est entretenu avec son homologue égyptien. Selon Muawiya Osman Khaled, sous-secrétaire au ministère soudanais des Affaires étrangères, les deux dirigeants ont examiné les moyens de renforcer et d’élargir la coopération bilatérale, rapporte l’agence de presse officielle soudanaise.
Ils ont par ailleurs réaffirmé leur engagement à coopérer avec leurs partenaires régionaux et internationaux, notamment dans le cadre d’initiatives conjointes avec le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman et le président américain Donald Trump, en vue de contribuer au rétablissement de la paix et de la stabilité au Soudan, d’assurer l’acheminement de l’aide humanitaire et d’ouvrir des couloirs sécurisés pour l’assistance.
Le Soudan et l’Égypte avaient signé un accord de défense conjointe en 1976, sans qu’aucune indication ne confirme à ce jour son activation. Depuis, les deux pays ont conclu plusieurs accords de coopération militaire, le plus récent datant de mars 2021, visant à préserver leur sécurité nationale commune.
La visite de Burhan intervient dans un contexte de violents combats dans les trois États du Kordofan, Nord, Ouest et Sud, où les affrontements récents entre l’armée et les FSR ont provoqué le déplacement de dizaines de milliers de personnes.
Sur les 18 États que compte le Soudan, les FSR contrôlent l’ensemble des cinq États du Darfour, à l’ouest, à l’exception de certaines zones du Darfour-Nord toujours sous contrôle de l’armée. L’armée soudanaise, de son côté, exerce son autorité sur la majorité des territoires des 13 autres États, au sud, au nord, à l’est et au centre du pays, y compris la capitale Khartoum.
Le conflit entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide, déclenché en avril 2023, a fait des milliers de morts et entraîné le déplacement de millions de personnes.









