Après un bras de fer de plusieurs jours entre les trois pouvoirs de la République du Sénégal, la présidentielle aura lieu avant la fin du mandat du président Macky Sall.
Au Sénégal, l’élection présidentielle se tiendra finalement le 24 mars 2024. Elle était initialement prévue un mois plus tôt. Mais à 24 heures du début de la campagne électorale, le président Macky Sall, dans un discours prononcé à la télévision nationale, révoque le décret convoquant le corps électoral.
Dans son argumentaire, le chef de l’État sénégalais invoque un début de crise institutionnelle opposant l’Assemblée nationale au Conseil constitutionnel, avec en toile de fond la polémique sur la binationalité de certains candidats.
Un candidat de l’opposition, en l’occurrence Thierno Alassane Sall, se saisit de la question et introduit un recours auprès du Conseil constitutionnel pour l’invalidation de la candidature du fils de l’ancien président du Sénégal.
Pour la formation politique libérale, il n’est pas question que son candidat rate le rendez-vous du 25 février. La machine est mise en marche pour sa réintégration. Quitte à accuser deux juges constitutionnels de corruption.
Le 31 janvier, les libéraux, avec le soutien de la majorité au parlement, réussissent a installer une commission d’enquête parlementaire dans le but de faire la lumière sur cette affaire.
Le 5 février, les députés sont convoqués en plénière pour entériner, dans la soirée, au forceps, le renvoi du scrutin au 15 décembre. Des députés opposés à ce report ne perdent pas de temps pour introduire un recours au greffe du Conseil constitutionnel.
Le Conseil constitutionnel annule le report de l’élection
Dans le cadre des mécanismes juridictionnels normaux de la démocratie et de l’État de droit tels que consacrés par la Constitution sénégalaise.
Seize sur les 19 candidats déclinent sont invitation et saisissent l’occasion pour déposer un recours auprès du Conseil constitutionnel aux fins d’avoir une date pour les élections. Pendant ce temps, le dialogue tenu sur deux jours propose à Macky Sall d’organiser les joutes électorales le 2 juin avec les mêmes candidats, avec une possibilité de réexaminer le dossier de quelques recalés.
Ils ont aussi proposé que le président en exercice reste jusqu’à l’installation de son successeur.
Les sept sages décident de la date du scrutin
Macky Sall dos au mur
Ces deux décisions combinées à l’annulation du report du scrutin du 25 février sans compter la pression internationale semblent avoir mis le président Sall devant ses responsabilités.
Le soir, le président prend un décret fixant le démarrage de la campagne électorale. Les Sénégalais iront cette fois aux élections.