Nouvelle mésentente entre Bamako et la Minusma

09:556/02/2023, Pazartesi
APANEWS
Le Directeur de la Division des droits de l’homme de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), Guillaume Nguefa-Atondoko ANDALI. Crédit photo: APANEWS
Le Directeur de la Division des droits de l’homme de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), Guillaume Nguefa-Atondoko ANDALI. Crédit photo: APANEWS

En juillet dernier, les autorités de la Transition malienne avaient exigé le remplacement du porte-parole de la Minusma.

L’annonce a été faite dans l’édition du Journal télévisé de 20 heures sur la chaine nationale par un communiqué lu par le porte-parole du Gouvernement, le Colonel Abdoulaye Maïga.

Le Directeur de la Division des droits de l’homme de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), Guillaume Nguefa-Atondoko ANDALI a été déclaré
"persona non grata".
Par conséquent, il est sommé
"de quitter le territoire national dans un délai de 48 heures".

Le gouvernement l’accuse de s’adonner à des
"agissements déstabilisateurs et subversifs (…) en violation flagrante des principes et obligation que doivent observer les fonctionnaires des Nations Unies et tout diplomate accrédité au Mali, conformément aux conventions internationales pertinentes".

Parmi les griefs retenus contre M. ANDALI figure la sélection
"des usurpateurs s’arrogeant le titre de représentant de la société civile malienne en ignorant les autorités et institutions nationales (…) à l’occasion des différentes sessions du Conseil de sécurité des Nations Unies sur le Mali".
Le gouvernement indique que M. ANDALI
"n’a jamais réussi à prouver les critères qui lui ont permis d’identifier les représentants de la société civile qu’il a utilisés".

Le communiqué fait notamment allusion au dernier examen du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Mali, le 27 janvier dernier, au cours Aminata Cheick Dicko, membre de l'Organisation Kissal, est intervenue pour attirer l'attention de la communauté internationale sur les exactions contre les civils peuls commises par les terroristes et les forces armées régulières et leurs partenaires russes.


A en croire le communiqué, ce rôle avait été confié à une première personne par M. ANDALI qui l’a refusé.

Selon les autorités
"la conspiration est d’autant plus grande que l’organisation dont se réclame l’usurpatrice est une association étrangère non déclarée et ne disposant d’aucun droit d’exercer au Mali. A titre de rappel, ce forfait a été dénoncé respectivement par plusieurs acteurs dont le Conseil national de la société civile et la coordination des associations et ONG féminines du Mali (CAFO)".

Tout en réitérant
"sa disponibilité à maintenir le dialogue"
le gouvernement entend
"poursuivre la coopération avec l’ensemble de ses partenaires, conformément aux 3 principes de Goïta à savoir: le respect de la souveraineté; le respect des choix stratégiques et des choix de partenaires opérés par le Mali; la prise en compte des intérêts vitaux du Peuple malien dans les décisions prises"
souligne le communiqué.

C’est le deuxième responsable de la MINUSMA à être expulsé par les autorités de la Transition au Mali. En juillet dernier suite à l’arrestation des 49 militaires ivoiriens finalement graciés par le colonel Assimi Goïta après avoir été condamnés à 24 ans de réclusion criminelle, le porte-parole de la mission, Olivier Salgado avait connu le même sort suite à des tweets qu’il avait fait soutenant que les autorités étaient informées de leur arrivée en tant que membres des Eléments Nationaux de Soutien (NSE).


Cette réaction des autorités de Transition était attendue dans la mesure où elles ont tout le temps reproché à la mission onusienne d’
"instrumentaliser" l
a question des droits de l’homme. D’ailleurs, lors du vote de la résolution renouvelant le mandat de la MINUSMA d’un an supplémentaire en juin 2022, le gouvernement avait clairement dit qu’il ne respecterait certaines dispositions notamment celles accordant la liberté de mouvement aux agents de la mission qui souhaiteraient mener des enquêtes sur les allégations de violations des droits humains.

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